Happy, happy *

Anne Sewitsky

L'histoire

Kaia joue à être heureuse ! Chaque jour que Dieu fait, elle remercie la vie pour sa famille… Et ce, même si les matins ne sont pas toujours ensoleillés. Mais l’arrivée de nouveaux voisins va lui faire prendre conscience de sa propre vitalité et influencer le comportement de tout son entourage...

Avec

Agnes Kittelsen, Joachim Rafaelsen, Maibritt Saerens, Henrik Rafaelsen

Sorti

le 27 juillet 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Folle rencontre

 

Le titre norvégien, "Sykt lykkelig", se traduit par "Follement heureux" (oui, je parle et lis le norvégien depuis de longues années, mais c'est un secret, donc ne le dites à personne). Pourquoi les producteurs français l'ont-ils donc affublé d'un titre anglais ? Peut-être pour rappeler "Happy few", film français sorti récemment, et mettant en scène deux couples prenant des libertés avec ce que la morale et la société réprouvent. Pourtant, celui-ci a bien plus d'originalité et de profondeur que la comédie de mœurs française pas très inspirée… Les deux couples de cette œuvre norvégienne se demandent où ils en sont, traînant derrière eux des secrets et un passé douloureux. Leur rencontre (ils sont nouveaux voisins dans un micro-village du fin fond de la campagne norvégienne) fait bien sûr des étincelles, réveille les sens, surprend l'observateur qu'est le spectateur.
Il y a beaucoup de cruauté et d'amertume dans la description du désamour, dans la façon dont les mensonges inévitables sont proférés par tous les personnages. Mais cette noirceur est éclairée par un humour parfois dévastateur, cynique, effrayant. Malgré la neige, les paysages bucoliques, et cette lumière si particulière des journées nordiques, les situations sont destructrices, elles pourraient être des cataclysmes pour les personnages mais ceux-ci se relèvent pour continuer à vivre, sans toujours sauver les apparences. Le huis clos imposé par l'isolement et le climat y est sans doute pour quelque chose, on ne peut rien cacher avec une telle proximité, on a parfois l'impression que les uns font semblant de ne pas s'apercevoir des agissements des autres. La réflexion sur les sentiments, le désir et les relations au sein des couples est sans doute un peu sacrifiée, au profit d'un récit qui ne s'embarrasse pas d'instants contemplatifs, qui privilégie l'étrangeté, la drôlerie ou le côté pathétique des situations. Mais au final, on est séduit par ce ton direct, impitoyable, jamais mélancolique : même dans l'hébétude, les personnages gardent une certaine dignité pour les uns, leur bonne humeur pour les autres…

 

 

 

Pas encore de commentaires pour ce film

 

Envoyez votre commentaire