Deux frères, forcément
dissemblables, s'occupent de leur père atteint d'une maladie
neurodégénérative (terme aimable pour dire
qu'on perd la boule). Cela peut faire penser à une version
masculine du très émouvant "Tout va bien on s'en
va" où Piccoli en plein Alzheimer était couvé
par Miou Miou, Kiberlain et Natacha Régnier.
Cela y fait penser, effectivement, avec une grande nostalgie de
la version féminine. Ici, les deux frères sont caricaturaux.
Le cadet (Pio Marmai) s'éclate dans son job de cadre mais
question relations humaines, c'est le grand désert ou presque…
et l'ainé (Jérémie Elkaïm), scénariste
donc un peu artiste, est homo, libéré et plus drôle
que son petit frère. Le père (Eddy Mitchell) déconne
à plein tube et n'a pas beaucoup de crédibilité.
Evidemment, ça s'engueule, ça se réconcilie,
ça parlemente pour savoir qui ira voir le père dans
sa super maison de retraite, et ça finit par l'enterrer,
bien sûr.
Toute cette histoire pourrait être émouvante, drôle,
dramatique, bouleversante… mais elle est filmée tellement
platement qu'elle n'est que vaguement intéressante, par instants
fugaces. Pio Marmai a une présence d'ectoplasme, Jérémie
Elkaïm est un peu mieux, mais celui qui marque les esprits,
c'est finalement l'empereur indien qui a construit le Taj Mahal
et inventé au passage le parfum Shalimar. Si, si, il est
là, affalé sur un canapé, c'est le petit ami
du frère homo et on est quand même très déçu
qu'il ne soit pas venu accompagné par la
princesse aux confins. Hum…
Bref, ce n'est pas tout à fait tarte mais ça n'en
est pas loin. Renseignement pris, le réalisateur, dont c'est
le premier film, vient de la télé. Ça ne donne
pas envie d'en racheter une (une télé).