Glory *

Kristina Grozeva, Petar Valchanov

L'histoire

Tsanko, un cantonnier d’une cinquantaine d’années, trouve des billets de banque sur la voie ferrée qu’il est chargé d’entretenir. Plutôt que de les garder, l’honnête homme préfère les rendre à l’Etat qui en signe de reconnaissance organise une cérémonie en son honneur et lui offre une montre... qui ne fonctionne pas. Tsanko n’a qu’une envie : récupérer la vieille montre de famille qu’on ne lui a pas rendue.

Avec

Margita Gosheva, Stefan Denolyubov, Kitodar Todorov, Milko Lazarov, Ivan Savov

Sorti

le 19 avril 2017


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Comédie du désespoir collectif

 

Faut-il en rire, faut-il en pleurer ? Ce qui est certain, c'est que l'humour est tellement acide, à tendance grandement désespérée, que ce rire qui pourrait être libérateur, se retrouve compressé, comme empêché par tant de misère humaine et sociale. Pour qui a vu quelques films roumains de ces dix dernières années, de La mort de Dante Lazarescu à Sieranevada, il semble que les réalisateurs de ce film bulgare s'en soient fortement inspirés, à moins que les situations politiques et sociales de ces deux pays n'aient quelque chose en commun ? Il y a de quoi franchement halluciner devant cet échec, non, la chute du rideau de fer en Europe de l'Est n'a pas apporté le bonheur de vivre. Bien au contraire. Le film montre un individualisme effroyable, une aigreur de tous les personnages, une absence d'amour (dans un sens large, pas le sentiment amoureux, non, juste un peu de solidarité, un peu d'intérêt des uns pour les autres…), un constat de malheur généralisé. Tout cela serait profondément sombre si le scénario et la mise en scène n'apportaient pas, par bribes, quelques notes si absurdes qu'elles en deviennent potentiellement drôles. Pas drôles à se tordre, juste à esquisser un semblant de sourire, juste pour s'empêcher de pleurer. Le rire bulgare n'est ici pas très loin de la tragédie, les différentes humiliations que subissent tous les personnages se rapprochent parfois de la farce mais peuvent aussi être vécues par le spectateur pour ce qu'elles sont : des traumatismes, des destructions en règle de personnages. C'est cruel, noir, formidablement bien joué, étouffant, totalement désillusionné.

 

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