Gemma Bovery

Anne Fontaine

L'histoire

Martin est un ex-bobo parisien reconverti plus ou moins volontairement en boulanger d'un village normand. Arrive un couple d'anglais, les Bovery...

Avec

Gemma Arterton, Fabrice Luchini, Jason Flemyng, Isabelle Candelier, Niels Schneider, Elsa Zylberstein

Sorti

le 10 septembre 2014


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Flaubert, dérisoire ?

 

A trop jouer le malin, on finit par lasser… Le scénario est bien sûr un hommage à l'œuvre de Flaubert, tellement appuyé et si peu léger qu'un des attraits du film pourrait être le repérage des influences du roman sur les personnages, pas tout à fait inintéressant, mais assez vain, au final. On voit arriver les différents éléments comme des perles enfilées sans beaucoup de grâce : l'ennui de Gemma/Emma, ses infidélités, le beau châtelain d'à côté, le poison et bien d'autres …
Si Gemma Arterton (ah, joli coup de l'avoir recrutée, avec son prénom parfait !) est effectivement une bombe, la façon de la filmer est un peu répétitive, de même que le regard que les hommes posent sur elle. Après Louise Bourgoin dans "la fille de Monaco", Anne Fontaine prouve qu'elle aime mettre en scène les filles sensuelles avec du caractère, mais ce qu'elle en fait est finalement un peu plat, un peu convenu.
Et Luchini ? Il a beau jouer Joubert, un éditeur venu s'enterrer en province en reprenant la boulangerie familiale, il est toujours et plus que jamais Luchini. Il paraît même parfois s'ennuyer à jouer encore et peu ou prou le même rôle, sorte d'érudit un peu cynique attiré par la beauté féminine, citant des extraits d'une œuvre, ici du Flaubert, bien sûr.
Les seconds rôles sont des archétypes, l'épouse qui en a vu d'autre (Isabelle Candelier, qui doit elle aussi en avoir assez d'être cantonnée toujours dans le même emploi), le petit jeune beau et con (Niels Schneider, quand on voit ce que Xavier Dolan fait de lui dans "les amours imaginaires", on ne peut qu'être déçu, ici…), la fausse villageoise qui s'emmerde elle aussi, très, très pénible (Elsa Zylberstein, parfaite : on a réellement envie de la claquer, elle en fait des tonnes mais avec une telle décontraction que c'en est réjouissant…).
Tout cela n'est pas désagréable, surtout Gemma, mais beaucoup trop superficiel. Quand l'issue tragique, forcément, vient (presque) clore le récit, elle donne un aspect piteusement dérisoire à l'ensemble et on peut ne ressentir aucune émotion. C'est un peu dommage…

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