Le Garçon *

Zabou Breitman, Florent Vassault

L'histoire

Tout débute avec les photos d'une famille. Une famille inconnue, qu’on a l’impression pourtant de connaître. Au centre : ce garçon. Qui est-il ? Quelle est son histoire ? Et si chaque individu était aussi le héros involontaire d’un conte ? Une enquête familiale vertigineuse, où réalité et fiction se mêlent jusqu’à se confondre parfois.


Avec

Damien Sobieraff, Nicolas Avinée, Isabelle Nanty

Sorti

le 26 mars 2025


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

La vie de chacun (et des autres)

 

Le début fait craindre le pire, avec Zabou Breitman qui s'extasie devant une série de photos de famille trouvées dans une brocante. Et si on faisait une enquête pour trouver d'où viennent ces photos, et si on faisait en parallèle un film de fiction, une façon de réinventer la vie des gens à partir de rien, d'un regard, de quelques annotations au dos des photos…
L'idée est casse-gueule, trop fabriquée, conceptuelle, et le mélange des genres (l'enquête d'un côté, la fiction de l'autre) plutôt douteux.
Un peu plus d'une heure et demi plus tard, le générique défile et l'émotion est là, au mépris des apriori, à contre courant de tout ce qu'on pouvait penser lors des premières minutes du film. Et d'ailleurs, ces premières minutes, qui semblent trop légères, anecdotiques, ne sont-elles pas apposées pour justement perdre un peu le spectateur, le mettre dans un léger état d'agacement ? On comprend au fil des minutes qui défilent que tout aurait pu être monté d'une façon différente, que tout est réalité ou imaginaire, mensonge ou fantasme… Mais la caméra pour l'aspect documentaire est assumée. Elle n'est pas un regard volé ou qui s'efface, les protagonistes ne l'ignorent pas, ils ne font pas comme si elle n'existait pas, au contraire d'un docu-fiction récent qui a son petit succès (A bicyclette), et cela change beaucoup de choses. Le film, double film, oscille entre l'enquête à tiroirs au début décevante, et la fiction plutôt maligne, réaliste, mélancolique, crédible et puis moins, quoique… Au final, c'est l'aspect documentaire qui l'emporte, avec des personnages qui n'en sont pas (puisqu'ils sont réels), bouleversants, en particulier un homme en chemise blanche, affalé sur un canapé, parlant d'un autre avec une fêlure dans la voix, cet homme-là est un personnage de cinéma, malgré tout. C'est terrible ce qu'il dit, c'est terrible ce qu'il fait passer. On se dit là que les deux réalisateurs ont réussi leur coup. La vie de chacun est une histoire qui mérite d'être contée.
Peut-être un peu trop malin, peut-être un peu trop fabriqué, ce film-là parvient cependant à emporter, à vous mettre dans un état second. Merde alors, c'est du cinéma !

 

Vos commentaires pour ce film

Formidable. Tout. L'idée, la manière dont elle est traitée, le récit qui se construit petit à petit, les sentiments qu'il convoque...
Ce film (docu, exercice de style... je ne sais pas comment il faut l'appeler) dégage une humanité folle. Mine de rien, par petites touches, au gré d'un témoignage, d'un souvenir, d'une photo... il dépeint des fragments de vie universels, des histoires de famille, des non-dits, des douleurs, des partages... Les mots sont simples, mais les questions profondes. L'oubli, le rapport à la mort, les regrets.
Et puis, derrière la caméra, il y a le subtil dialogue entre Zabou Breitman et Florent Vassault. Deux démarches complémentaires pour raconter cette histoire. Des jolies trouvailles cinématographiques d'un côté un vrai boulot d'enquête de l'autre. Et les interactions entre les deux. Les acteurs, les personnages de l'histoire et leurs (plus ou moins) proches qui témoignent, des gens qui donnent juste leur regard sur des photos... tous finissent par se confondre car, finalement, tous raconte la vie, notre vie. Un beau moment.

Thierry D. le 28 mas 2025

 

 

Le mélange de fiction et de documentaire est très réussi très fluide. Les dialogues du documentaire se retrouvent dans la fiction et c’est très troublant, très touchant.
L’histoire imaginée et mise en images par Zabou est plus académique, plus classique et conformiste.
La vie a plus d’imagination que la fiction, parfois plus drôle et plus tragique.
Une fin émouvante et philosophique, un très bon biopic sur un vrai parfait inconnu.


Isabelle E-C, le 5 avril 2025

 

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