C'est vraiment bien. Doux et
délicat. Il y a d'abord un personnage féminin extrêmement
touchant parce qu'inattendu. Donya ne se laisse pas faire, parle
peu, mène une vie simple et très répétitive,
comme un pendant de l'Hirayama de Perfect
Days. Sauf que l'homme qui nettoie les toilettes publiques
à Tokyo est très ancré dans le réel,
tandis que la femme qui emballe des cookies dans une fabrique d'un
autre âge à San Francisco semble évoluer dans
un univers parallèle, quelque part entre Kaurismaki et Wes
Anderson, sauf que c'est en noir et blanc. Un noir et blanc contrasté,
précis, qui donne un aspect graphique à l'ensemble.
Le monde autour du personnage principal se résume à
quelques personnages, des voisins, des collègues de travail…
et puis un garagiste improbable, aux yeux magnifiques. L'histoire
est très simple, se résume en peu de mots, mais il
y a tant de choses qui se passent dans les regards de Donya…
C'est tout un art de la rendre attachante, elle qui sourit si peu,
qui ne parle pas beaucoup. C'est une femme-fée, c'est un
film-poème.
