Une femme du monde

Laure Calamy est rentrée des Cévennes et arpente le trottoir pour y exercer le plus vieux métier du monde. Elle est bluffante. Totalement crédible. Elle n'en fait pas un personnage marqué par la destinée, pas une victime ou une perverse non plus, juste une femme qui assume ce qu'elle est : prostituée et mère aimante. Le film repose entièrement sur ses épaules, sur sa capacité à insuffler de la fantaisie dans des situations très sombres. Elle est belle de façon surprenante, il y a de l'humanité dans chacune des décisions de son personnage, elle crée beaucoup d'émotion autour d'elle. Le récit est à la traîne, un peu trop prévisible, les personnages secondaires caricaturaux ou monolithiques, le retournement de l'ado sans doute un peu trop soudain, mais l'ensemble reste digne, sobre et lumineux, essentiellement grâce à son interprète principale.