Elle est chouette, Antoinette.
Un sacré personnage, avec une belle volonté, une innocence
qui fait du bien, une capacité à communiquer très
naturelle, un sourire espiègle et désarmant, un physique
hors des canons actuels mais sans complexe et terriblement charmant,
une soif d'en découdre avec la vie, les amours, les découvertes…
Et elles sont nombreuses, les découvertes et les rencontres
d'Antoinette. Son parcours estival s'y prête, c'est sûr,
mais c'est une vraie jouissance de la voir affronter, caresser,
amadouer tous ceux qu'elle croise sur son chemin, hommes, femmes,
enfants, animaux… Tous sont de vrais personnages, parfois
un peu clichés (le motard), mais le plus souvent surprenants,
mystérieux, secrets, inoubliables au final (oh… la
rebouteuse… quelle apparition géniale). C'est plus
qu'une randonnée cévenole (paysages magnifiques, au
passage) sur les traces de l'amant, c'est un parcours initiatique
joyeux et aussi plein de fureurs, c'est une comédie drolatique
qui flirte avec la dépression potentielle, c'est du cinéma
confortable filmé avec un savoir faire assez classique mais
qui ne se prive pas de passages bien pimentés. C'est la comédie
de l'été, même si elle arrive un peu tard. Ne
la loupez pas, d'autant plus que son interprète, Laure Calamy,
jusque là cantonnée dans les seconds rôles,
éclate ici, elle crève l'écran, ne craint pas
le ridicule et lorsque la situation l'est (par exemple la chanson
du début à l'école), elle réussit à
ne jamais tomber dans le pathétique. Elle fait croire à
tout ce qu'elle fait, avec une sincérité réjouissante.
