Troisième film du trio Dominique
Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy, et troisième déclinaison
de la même histoire, un couple séparé contre son
gré, l'homme courant après la femme, le tout agrémenté
de rencontres étranges, pimenté de gags improbables,
dans un univers certes réel mais qui lorgne outrageusement
du côté des clowns. La créativité et les
surprises formelles prennent le pas sur le récit, volontairement
simpliste.
Les deux premières œuvres de cette assemblée de
doux dingues, "Iceberg"
et "Rumba", étaient
absolument réjouissants, colorés, rythmés, sans
cesse étonnants. Ici, malheureusement, c'est comme si la magie
s'était éteinte. Il y a de la lourdeur dans la mécanique
du rire, qui peine à se déclencher. Le seul renouvellement
concerne les dialogues, pratiquement absents jusqu'alors, et ici bien
mis en avant pour un résultat décevant : ils n'apportent
rien, sinon affadir l'ensemble. Les gags se succèdent lentement,
les scènes dansées exposant les corps ont un aspect
convenu dans leur grisaille. On ne sent pas, comme dans les deux autres
films, une fuite inexorable donnant naissance à un chaos joyeux.
Le récit s'attarde, empesé par certains personnages
secondaires sans intérêt, comme sans lumière.
Peut-être tout cela, cet ennui poli, n'est-il que la conséquence
d'une impression de déjà-vu, du sentiment que les choses
tournent en rond sans véritable inspiration nouvelle.
