Les fantômes d’Ismaël

Arnaud Desplechin

L'histoire

À la veille du tournage de son nouveau film, la vie d’un cinéaste est chamboulée par la réapparition d’un amour disparu…

Avec

Mathieu Amalric, Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg, Louis Garrel, Alba Rohrwacher, Hippolyte Girardot, Laszlo Szabo

Sorti

le 17 mai 2017


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Brouillage de pistes

 

Bien sûr il y a le visage de Charlotte Gainsbourg, renversant, sourire mélancolique, éclairé par une lumière dorée de fin de journée. Bien sûr il y a Marion Cotillard qui danse sur du Bob Dylan. Bien sûr il y a l'exubérance d' Hippolyte Girardot, cheveux bouclés, drôle en cible involontaire au cours d'une scène de vraie folie. Bien sûr il y a la gaucherie calculée de Louis Garrel face à Alba Rohrwacher lors d'une jolie scène de séduction décalée. Bien sûr il y a des transitions surprenantes, des petites bulles de bonheur, des mouvements de caméra hitchcockiens (la première apparition de Carlotta, par exemple)…
Mais tout cela ressemble à du patchwork, et la première question en sortant du cinéma, c'est pourquoi tant de complications pour une histoire finalement assez simple : un réalisateur tourne un film, et le retour de sa femme, disparue depuis plus de vingt ans, sème le trouble. C'est tout. Et pour meubler ce squelette de scénario, Desplechin accumule les références et les auto-citations (Dedalus, Ismaël dans Rois et reine, la nudité de Cotillard dans Comment je me suis disputé, Roubaix…). Son personnage principal cinéaste révèle tout de même un auto centrisme plutôt pathétique, Amalric et Laszlo Szabo sont rapidement insupportables en geignards hystériques, le film dans le film (une sorte de machin d'espionnage) n'a aucun intérêt si ce n'est de faire une liaison avec d'autres films de Desplechin, le dévissage du récit dans l'avant dernière partie fait naître des rires nerveux et gênés… c'est quoi ce grand n'importe quoi ?
On est fort loin de la rigueur inventive de Rois et reine ou du Conte de Noël, et on a la désagréable impression que Desplechin brouille les pistes pour masquer sa panne d'inspiration, en multipliant inutilement les intrigues (Le foisonnement du Conte de Noël était d'une richesse infinie, au contraire du fouillis de ces pseudos fantômes) et en se payant le luxe de laisser sortir deux versions du même film, l'une pour le grand public et l'autre pour les admirateurs du maître ? Si ce n'est pas un caprice de prétentieux...

 

Vos commentaires pour ce film

Un film pas facile, un univers bien particulier, un scénario sans queue ni tête, le réalisateur nous balance ses préoccupations et ses illuminations dans un chaos bien tordu.

Dominique P, le 3 juin 2017

 

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