La famille, la photo, les joies,
les drames, le sel de la vie qui passe. Et un traitement qui tire
le film vers la comédie, sans oublier la douleur des regrets,
des deuils…
Tout était réuni pour faire de cette production japonaise
un petit bijou intergénérationnel, universel, un film
de rires et de larmes.
Mais pourquoi alors cela ne fonctionne-t-il pas ? Pourquoi les sourires
sont-ils de plus en plus ténus au fur et à mesure
de l'avancée du récit, et pourquoi l'émotion
ne décolle-t-elle jamais ?
Le début, qui présente les différents personnages
- les membres de cette famille à la fois traditionnelle et
hors-normes - et explique le pourquoi et le comment du projet photographique,
accumule les scénettes anecdotiques sans rien creuser. Le
père rêvait d'être pompier ? On organise une
mise en scène dans une caserne. Le grand frère se
voyait pilote de formule 1 ? Direction le circuit le plus proche.
Et ainsi de suite. C'est certes amusant, les photos réalisées
ont leur petit charme, mais ça ne dépasse pas le stade
de la gentille histoire où tout le monde est content malgré
les dissensions. Le récit va chercher alors du côté
du mélo pour renouveler l'intérêt, en s'ouvrant
sur le monde extérieur à la famille : un enfant cancéreux
dont les parents cherchent à lui faire la meilleure vie possible,
une ville anéantie par un tsunami qui fait naître des
beaux élans de solidarité… les seuls grains
de sable un peu cyniques qui pourraient faire grincer toute cette
mécanique doucereuse sont vite broyés par des tombereaux
de bienveillance. Ça croule sous les bons sentiments et les
petites blagues sucrées, tout ça manque singulièrement
d'acidité. On pense alors à un autre film familial
japonais Une
affaire de famille, aux saveurs bien plus affirmées
et déclenchant des émotions profondes.