Fair game

Doug Liman

L'histoire

Valerie Plame, agent de la CIA au département chargé de la non-prolifération des armes, dirige secrètement une enquête sur l’existence potentielle d’armes de destruction massive en Iraq. Son mari, le diplomate Joe Wilson, se voit confier la mission d’apporter les preuves d’une supposée vente d’uranium enrichi en provenance du Niger.

Avec

Naomi Watts, Sean Penn

Sorti

le 3 novembre 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Fourre-tout

 

 

 

 

 

Mon traducteur automatique m’indique pour fair game : jeu juste. Voilà qui ne m’avance pas vraiment… et en réalité, cela correspond bien à l’impression d’ensemble : un fourre-tout idéologique et politique, avec une touche de romantisme conjugal, et tout de même formidablement bien interprété : ce sont Naomi Watts et Sean Penn qui s’y collent, et ceux-là pourraient jouer du Rohmer, du Racine ou du Max Pécas, ce serait encore formidable.
L’histoire a-t-elle un véritable intérêt ? Poser la question est déjà y répondre : tous les films qui traiteront de la présence ou non des armes de destruction massive en Irak n’ont aucun suspense par définition. On l’avait déjà constaté avec "Greenzone", on ne peut que le confirmer ici. Les acteurs ont beau froncer les sourcils, écarquiller les yeux devant les rapports ne signalant rien, le spectateur attend avec un léger ennui (amusé parfois, agacé le plus souvent) que l’on passe à autre chose : non, non, ils ne trouveront rien, et les vilains méchants de l’administration Bush se ressemblent tous : faisant semblant de croire à la présence des armes, mais d’une telle perversité qu’ils ne leurrent personne : eux non plus ne sont donc pas dupes. Mais alors pourquoi sont-ils si affreux ? Tiens, un sujet de film possible, les enquêtes autour des armes irakiennes, mais vues par ceux qui veulent à tout prix faire passer ce mensonge comme une vérité évidente.
Bref, cet aspect du récit, mis en avant au risque d’écraser le reste, n’est pas exactement passionnant. L’issue et la façon dont s’apaisent les choses sont plus intéressantes, quoique. Les deux héros pourraient, en personnages américains bien classiques, lutter et vaincre contre le pouvoir, renverser des montagnes, rendre possible ce qui ne l’est pas. Il y a un peu de ça, mais pas seulement, car le salut (si on peut l’appeler ainsi) vient aussi du système, pas si corrompu que cela… Le propos s’en trouve plus nuancé mais également affadi.
La notion de couple, comme dans le divertissant "Mr. & Mrs. Smith" du même Doug Liman (ce qui prouve que cet apparent faiseur de films a tout de même de la suite dans les idées), apparaît en filigrane, et ce qui en est dit fait regretter ce que cette œuvre aurait pu être, une description en creux de l’amour au sein d’un couple de longue date, l’admiration réciproque, l’usure et les habitudes, toutes ces choses déjà évoquées dans des milliards d’autres œuvres, mais qui là, à cause des acteurs (on pense parfois, bien sûr, à "21 grammes", pour les regards échangés), à cause de la situation, à cause de tous les évènements extérieurs, auraient pu être creusées et apporter un éclairage différent.

 

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

Histoire de Valérie Plame et Joe Wilson contre le mensonge d'états sur les armes de destruction massive irakiennes pour déclencher la guerre.
Noami Watts et Sean Penn campent parfaitement leurs personnages et la suite sur les conséquences de leurs désaccords est passionnante. Malgré les mouvements agaçants de la caméra, ce film prenant est plutôt convaincant.
Le témoignage de la vraie Valérie Plame est diffusé en partie à la fin du film.


Dominique P, le 11 décembre 2010

 

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