C'est de la SF sans voitures
volantes, sans voyage dans l'espace et pas d'aliens non plus à
l'horizon. Juste une bombe en forme de robot. A moins que ça
ne soit le contraire, un robot en forme de bombe. Pas de celles
qui explosent (quoique…), mais plutôt de celles qui
mettent en émoi les mâles hétéros. C'est
Alicia Vikander qui s'y colle, dans le rôle d'Ava, une sorte
d'Eve certes électronique mais pourvu de tout ce qu'il faut,
y compris sentiments et désir sexuel. Le scénario,
huis clos entre quatre personnages (disons, 2 + 1 + 1), n'est pas
extraordinairement nouveau, il est juste suffisamment intelligent
et fin pour tenir en haleine jusqu'au bout. Mais c'est la forme
qui retient l'attention. L'ensemble navigue entre douceur et violence
larvée, quelque chose du "Silence des agneaux"
et de "Bienvenue à Gattaca" avec un soupçon
de "Her" et de
"S1mone", nimbé d'une musique à la fois
inquiétante et apaisante, dans un décor très
High Tech mais où la nature vierge joue son rôle, mettant
en scène une créature très féminine
mais pas provocante, fragile en apparence, parfois très touchante…
de toute évidence troublante. Comment ne pas penser aussi
aux "réplicants" de "Blade Runner" ?
On peut en sortir très enthousiaste, et puis une fois l'histoire
remise à plat, relativiser cet enjouement. Il reste qu'on
y passe un beau moment, que l'on peut se retrouver pris au piège,
pour le plaisir.
