L’étreinte du serpent °

Ciro Guerra

L'histoire

Karamakate, chaman amazonien, le dernier survivant de son peuple, vit isolé dans les profondeurs de la jungle. Il est devenu un chullachaqui, la coquille vide d’un homme, privée d’émotions et de souvenirs. Sa vie bascule lorsqu’Evan, un ethnobotaniste américain, débarque dans sa tanière...

Avec

Jan Bijvoet, Brionne Davis, Nilbio Torres, Antonio Bolivar

Sorti

le 23 décembre 2015


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Le serpent tabou ?

 

Qu'est-ce que le serpent, et son étreinte ? La plante ardemment recherchée par deux explorateurs et qui probablement doit avoir quelques vertus hallucinogènes ? La rivière (l'Amazone, plus gros fleuve du monde, tout de même) et ses affluents, sur lesquels se perdent les personnages ? La folie qui s'empare de tous ceux qui ont une idée fixe ?
Ou rien de tout ça, et peut être juste l'ennui d'un spectateur qui avait juré qu'après Tabou, les films vaguement ésotériques en noir et blanc dans un environnement exotique, ça n'était pas pour lui, et qui s'est malgré tout laissé tenter par quelques conseils ("mais vas-y, ça n'a rien à voir avec Tabou !").
Sûr que ça n'a rien à voir, ce n'est même pas sur le même continent…
Mais, comment dire, dans cette étreinte d'un serpent absent du récit, ces deux histoires montrées en parallèle, ces deux hommes guidés par le même chaman à quarante années d'intervalle, il est permis de s'en désintéresser complètement… Mus l'un par le désir de guérir et l'autre par sa soif de connaissances, ils n'ont rien d'attachant, et ils peuvent bien se perdre, être floués, se révéler plus retors qu'on aurait pu l'imaginer, mourir éventuellement… tout peut arriver, on s'en moque, finalement, au contraire par exemple des personnages joués par Klaus Kinski dans les films autrement plus spectaculaires de Werner Herzog et traitant eux aussi de la folie des explorateurs (Aguirre, Fitzcarraldo). Le chaman, interprété par deux acteurs différents plutôt bien choisis (oui, il y a des ressemblances !), sous des abords inédits, entre dans le cliché de l'Indien seul survivant de sa tribu, garant fragile d'un savoir qui inexorablement se perdra… à vrai dire, pas très passionnant non plus.
Pendant une ou deux minutes, à la fin, le réalisateur croit avoir trouvé la grâce et se prend pour Kubrick dans "2001 l'odyssée de l'espace". C'est consternant.

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