C'est Hélène
et les garçons, mais sans Hélène…
L'ambiance des années 80 (oui d'accord, Hélène,
c'était les 90's, pas si loin quand même) est tellement
bien rendue que l'on s'y croirait, clichés compris (et surtout
eux), et cet univers peuplé d'adolescents bronzés
propres sur eux qui récitent des dialogues très écrits
est parfois un peu pénible. Le récit navigue entre
une certaine insouciance due à la jeunesse et un romantisme
exacerbé, d'autant plus que les amours sont homosexuelles
et donc mal vues pour l'époque. Tout est un peu prévisible
dans cette histoire, la structure en flashback tente de préserver
un suspense morbide, mais l'essentiel est écrit dès
les premières minutes, l'été sera très
beau mais finira mal. On y retrouve la patte d'Ozon d'avant le magnifique
Grâce à
Dieu, à la fois légère et grave, en
tous points très fabriquée, qui crée au final,
malgré le romantisme, un détachement fatal : ce qui
peut arriver peut devenir complètement indifférent
au spectateur, les personnages n'étant que des pions, des
constructions du réalisateur, fantasmes d'une jeunesse (la
sienne ?) perdue. L'émotion vient, de façon assez
surprenante, du personnage de la mère du plus jeune des garçons,
joué par Isabelle Nanty, à rapprocher dans son mélange
de complexité et de candeur, de celui de Balasko dans Grâce
à Dieu.
