Drôle de film, drôle
d'impression, celle de voir un film fauché des années
70, un peu expérimental, plutôt mal joué, non
sans quelques (très rares) charmes (belle photographie),
mais avec beaucoup de lenteurs, un récit qui patine, des
personnages figés, et surtout une couleur musicale tout à
fait anachronique : la façon de chanter et les mélodies
ne sont pas du tout d'époque, cela ressemble à de
la soupe très fade tendance Michel Legrand (Bon, c'est Gabriel
Yared, on n'en est pas si loin). Les dialogues, sans être
trop écrits, ne semblent pas non plus d'époque, la
diction et le parler sont contemporains… Pas vraiment sûr
que tout cela soit volontaire. Louis Garrel apparaît sur la
fin, pas tout à fait à son aise, s'ennuyant quelque
peu. Noémie Lvovsky est en roue libre, on l'a connue plus
inspirée… Raphaël Thiéry (le père)
fait ce qu'il peut pour être crédible en jeune père,
puis vieux père… peine perdue, il ne bouge pas d'un
cheveu.
Après une bien piètre version de Martin
Eden, Pietro Marcello se noie à nouveau dans une
adaptation de roman en voulant encore déraciner les personnages
(cette fois-ci, de Russie en France) mais sans rien insuffler au
récit. Tout reste plat, c'est morne et sans âme. Seule,
la photo sauve quelques bouts de scènes...