Martin Eden

Pietro Marcello

L'histoire

À Naples, au cours du 20ème siècle, le parcours initiatique de Martin Eden, un jeune marin prolétaire, individualiste dans une époque traversée par la montée des grands mouvements politiques. Alors qu’il conquiert l’amour et le monde d’une jeune et belle bourgeoise grâce à la philosophie, la littérature et la culture, il est rongé par le sentiment d’avoir trahi ses origines.

Avec

Luca Marinelli, Jessica Cressy, Carlo Cecchi, Vincenzo Nemolato, Marco Leonardi, Denise Sardisco, Carmen Pommella

Sorti

le 16 octobre 2019


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Ascension floue

 

Argh. Pourquoi cela ne fonctionne pas ? Luca Marinelli est formidable, autant lorsqu'il est un jeune homme qui veut bouffer la vie, l'amour et l'enrichissement culturel que lorsqu'il est un écrivain adulé, provocateur et au bord de la folie. Le scénario est très riche, mêlant la quête amoureuse, l'ascension sociale (on pourrait même dire un basculement social), le récit initiatique, la fresque historique, les théories politiques et philosophiques. Le traitement apporte son lot de surprises, avec un mélange d'époques, de couleurs, de styles : on passe du documentaire poétique au romanesque acide, il n'y a aucun pathos, c'est souvent rythmé et sans ennui. Mais peut-être cette abondance de richesses nuit-elle à une certaine tenue ? Comme si le réalisateur avait voulu trop en dire, trop en montrer, au risque du grand flou. Le débat entre socialistes et individualistes est à la fois pompeux et approximatif, l'histoire d'amour n'est pas véritablement traitée, tout juste une attirance sociale et culturelle du côté de Martin Eden, et… rien du côté de la jeune femme, évanescente et sans consistance. Les voyages du jeune autodidacte ne sont qu'évoqués, sa progression dans le monde de la connaissance semble étrange, son intelligence nécessaire à l'assimilation de tout ce qu'il apprend n'a pas pu être stimulée par sa famille ni par l'école… Tout cela finit par rendre l'ensemble un peu agaçant, comme un objet plutôt artistique se moquant des modes mais dont le besoin de se démarquer est un peu trop voyant, et oubliant au passage la rigueur et la cohérence du récit qui certes s'inspire d'un roman d'un grand écrivain mais dont l'adaptation paraît quelque peu artificielle.

 

Vos commentaires pour ce film

J'aurais dû écrire tout de suite. Je suis sorti emballé. A une petite réserve près ; un peu ridicule la réserve. D'autant plus que je n'ai rencontré personne qui la partage avec moi.
Bon, parenthèse sur la réserve. A un tiers du film, Martin Eden se retourne. Un sourire, une expression, le nez, la bouche, ... j'en sais rien mais j'ai vu Macron. Physiquement c'était lui. Et, plus ou moins, c'est resté tout le film ! Alors évidemment, Macron dans le rôle de Martin Eden, outre que c’est une belle composition, ça casse un peu l’ambiance. Après je me suis dit que, finalement, Macron, c’est un Martin Eden en négatif. Il arrive de la Haute et essaye de conquérir le peuple. Et ça marche moyen. Mais je m’égare. Bon, fin de la parenthèse.
Donc emballé par ce film ; genre grande fresque sociale. Un récit super bien construit. Un propos évidemment passionnant, la lutte éternelle des classes ; la quête vaine d’être autre chose que ce qu’on est. Lucas Marinelli extra. Des formidables trouvailles de cinéaste et beaucoup de poésie.


Thierry D. le 2 novembre 2019

 

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