L’enfant d’en haut

Ursula Meier

L'histoire

Simon, 12 ans, emprunte l’hiver venu la petite télécabine qui relie la plaine industrielle où il vit seul avec sa sœur Louise, à l’opulente station de ski qui la surplombe. Là-haut, il vole les skis et l’équipement des riches touristes qu’il revend ensuite aux enfants de son immeuble...

Avec

Léa Seydoux, Kacey Mottet Klein

Sorti

le 18 avril 2012

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Pas de fées pour l'enfant perdu

 

Simon, l'enfant d'en haut du film, est un petit frère du "gamin au vélo", des frères Dardenne. Un enfant perdu, vivant dans une vallée entourée de montagnes, un enfant perdu dont le pays des fées rêvé n'a aucune poésie, bien au contraire… c'est une vulgaire station de sport d'hiver, où l'argent coule à flots, où le matériel pour s'adonner à un simple loisir représente un trésor pour ceux d'en bas, ceux qui vivent dans des tours posées dans la boue de la plaine. Il y a dans ces deux mondes reliés par un téléphérique quelque chose qui ressemble à la vision de certains auteurs de science fiction, lorsque la société est scindée en deux espaces très contrastés, un pour les riches, l'autre pour les pauvres. Pour accéder au monde d'en haut (ou au pays des fées), blanc comme neige, il est nécessaire d'avoir un passe (une clé magique)… Simon l'a, ce passe, c'est un forfait de ski. Mais lorsqu'il se retrouve au pays des riches, c'est pour glisser non pas comme un descendeur sur les pistes, mais comme un voleur dans les vestiaires. Il chaparde, il prend tout ce qu'il peut, lunettes, casque, gants, et même les skis. Il les revend en bas, aux autres enfants, un peu moins perdus que lui.
Simon n'est pas tout seul, il vit avec une grande fille, Louise, sa sœur aînée, dit-il. Celle-ci travaille, ou pas. Elle sort avec des garçons qui la séduisent avec leur voiture. Le plus souvent, elle est sans moyens. Louise profite alors de Simon, de l'argent qu'il gagne… Drôle de couple, où le jeu des pouvoirs de l'un sur l'autre vire au malsain.
Mais cette situation étrange, à la limite du réel, dans une atmosphère parfois sordide, n'évolue pas, ou trop peu. Une fois définis, les deux mondes et les deux personnages restent figés. Le film finit par tourner en rond, on attend qu'il se passe quelque chose, qu'un vol tourne mal pour Simon, que Louise ne rentre pas. Le seul événement vraiment marquant est une révélation, qui ne surprend qu'à moitié et qui au final n'apporte pas grand-chose, si ce n'est un sentiment de malaise que le scénario fait naître un peu gratuitement. Ni vraiment social, ni vraiment féerique, l'ensemble, bien que porté par deux acteurs formidables, peine à tirer le spectateur vers le haut.

 

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