C'est un film droit, limpide,
sans ambiguïté, qui fait une démonstration plutôt
glaçante : l'IGPN (la police des polices) fait ce qu'elle
peut, elle a des moyens (c'est indéniable), mais lorsque
les décideurs (le gouvernement, la préfecture…)
veulent étouffer des affaires, ils savent comment s'y prendre.
Dominik Moll fait un film politique qui dénonce une réalité
contemporaine, et c'est tellement rare en France qu'on ne peut qu'applaudir.
Le personnage joué par Léa Drucker ne se laisse pas
démonter, il rejoint la cohorte des résistants de
cinéma, ceux qui, en ne faisant que leur boulot mais en le
faisant bien et jusqu'au bout, font vaciller un ordre établi,
une impunité scandaleuse, des méthodes inhumaines.
Mais il s'agit de cinéma, il est sans doute bien difficile
de savoir ce qu'il en est dans les vrais bureaux de l'IGPN. Toute
l'enquête montrée dans ce récit est vraiment
intéressante, le point de vue n'est pas celui des victimes
des violences policières, cela aurait sans doute donné
lieu à une accusation certes nécessaire mais moins
subtile qu'elle ne l'est en choisissant de suivre les découvertes
d'une personne qui n'a pas de parti pris.
C'est tout de même moins troublant et moins riche que l'œuvre
précédente de Dominik Moll, la
Nuit du 12.
