Dheepan *

Jacques Audiard

L'histoire

Fuyant la guerre civile au Sri Lanka, un ancien soldat, une jeune femme et une petite fille se font passer pour une famille. Réfugiés en France dans une cité sensible, se connaissant à peine, ils tentent de se construire un foyer.

Avec

Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby , Vincent Rottiers

Sorti

le 26 août 2015


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Social et flamboyant

 

Jacques Audiard ne fait pas du cinéma tiède. Même si dans cette dernière production, son style semble moins personnel, il conserve de film en film, une patte, un regard, une façon d'aborder de front ses sujets. De par le choix de ceux-ci, il s'approcherait d'un Philippe Lioret, mais là où le réalisateur de "Welcome" (auquel on pense, forcément…) assume sa petite musique de chambre, Audiard œuvre dans un autre registre, baroque flamboyant ou rock pur et dur. Il cherche à marquer le spectateur, par l'image, par le récit, par un certain radicalisme.
Le scénario qu'il propose n'est pas sans surprises, et passe d'une ambiance à l'autre parfois avec finesse et presque sans que l'on s'en rende compte, parfois avec une brutalité incroyable. D'abord traitée comme un documentaire, l'histoire de cette famille composée (même pas recomposée) qui s'installe en France, bascule par paliers successifs dans un thriller ultra nerveux, y perd au passage un peu de sa crédibilité mais gagne en tension. La toute fin, qui peut choquer quelques spectateurs, peut s'interpréter comme un rêve, une terre promise et un mode de vie inaccessible.
Que le film ait remporté la palme d'or à Cannes montre que le cinéma engagé n'est pas mort, loin de là. Il y a une vision sociale et politique sans manichéisme, tout n'est pas sombre (même si tout n'est pas simple, l'Ecole fait son boulot, la jeune fille apprend le Français) et si les questions religieuses ne sont qu'effleurées, la vie dans la cité semble assez plausible. On en sort troublé, voire assommé, avec de multiples interprétations possibles, sur la nature des relations entre les personnages, sur ce qui se joue en dehors du cadre, mais pas sur la désespérance des migrants et sur la nécessité de traiter à long terme cette catastrophe humanitaire, en prenant en compte tous les paramètres. Un défi pour les Hommes en ce début de vingt-et-unième siècle.

Vos commentaires pour ce film

C’est l’histoire d’une famille décomposée et recomposée pas tout à fait comme les autres.
Dans ce film lent, monsieur Audiard raconte l’exil de cette famille avec réalisme.
Un bon trio d'acteurs avec :
Le tigre tamoul invincible au visage à la fois fermé et doux.
Yalini « la mère » qui rêve de rejoindre sa cousine en Angleterre.
Illayal « la fille » qui malgré ses craintes va à l’école.
La musique de Vivaldi "Nisi Dominus" très bien,
Mais il y a un Mais, la dernière scène, la londonienne qui dit que la France c'est la violence et l'Angleterre l'eldorado… non Merci.

Dominique P, le 2 septembre 2015

 

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