Klapisch retrouve Paris, un Paris
pas loin de celui de Chacun cherche son chat, mais encore
plus à l'est et plus au nord, aussi. Un Paris des 18, 19
et 20èmes arrondissements, où certains quartiers sont
encore populaires et à moins de 10 000 euros le m2…
Klapisch porte un regard doux mais lucide sur les habitants de ce
Paris-là, d'origines diverses, rongés pour certains
d'entre eux par la solitude, en désarroi social, perdus dans
leur vie, ne sachant où et comment lier connaissance…
Malgré quelques clichés et choses attendues, le récit
fourmille de situations vraiment bien vues, certaines sont drôles,
d'autres moins, Klapisch ne cherche pas à faire rire à
tout prix. Il a un très solide sens du rythme et du timing,
il parvient à donner du temps à toutes les scènes
pour qu'elles puissent exister, s'épanouir, simples et complexes
à la fois mais il les coupe toujours au bon moment, sans
s'appesantir, un regard suffit parfois pour faire tout comprendre.
Les seconds rôles, parfois très courts, sont formidables
(Niney, Mme Renée, Paul Hamy…), Simon Abkarian a une
classe folle et les deux dépressifs en parallèle,
François Civil et Ana Girardot, ne lassent jamais et se révèlent
très attachants. Le film fait parfois furieusement penser
à un petit bijou argentin de 2011, Medianeras,
qui parlait lui aussi de la solitude urbaine, des rencontres ratées,
de la dépression… Ici, dans ces deux moi,
petit plus mais pas des moindres, les psychothérapeutes joués
par Camille Cottin et Berléand, complètement réjouissants.
Un Klapisch renouvelé mais où l'on retrouve toujours
le même soin apporté à la description des personnages.