Voir clooney autrement qu'en
"what else", ou qu'en "homme le plus sexy de la planète
voire de l'univers malgré le poids des ans"…
Son personnage est ici un homme ordinaire, confronté à
la paternité, à la maladie, aux doutes à propos
de l'amour et de la fidélité… sa femme, qu'on
découvre dans le comas après un accident, est visiblement
la lumière du couple, celle qui rayonne. Lui n'est qu'un
satellite, parasite de l'éclat de son épouse. Clooney
en homme banal, difficile d'y croire ? pas du tout, c'est un très
bon acteur…
Les autres personnages sont plus typés. Les deux filles ressemblent
à celles de Colin Firth, dans "L'été
italien" (on y retrouve le même genre de trio, aux
prises avec l'absence maternelle), la petite testant son père
sur sa propre indépendance; la grande, ado jusqu'au bout
des ongles, n'en faisant qu'à sa tête. Il y a aussi
les beaux-parents, odieux et effondrés, les cousins qui n'assument
rien, le couple d'amis bienveillants, jusqu'à un certain
point. Le scénario, après un début un peu inquiétant,
tendance feuilleton larmoyant, prend peu à peu de l'épaisseur,
et finit par vraiment intéresser, en posant quelques questions
essentielles sur les sentiments et l'absence, la fidélité
et la jalousie, l'autorité parentale et la souffrance morale…
mais il y a quelque chose qui donne un aspect un peu factice à
l'ensemble, peut-être cela vient des couleurs criardes, ou
de l'absence totale d'ambition artistique (cadrages sans intérêt,
montage basique sans imagination, mise en scène comme absente),
ou bien encore le décor hawaïen qui empêche toute
velléité de s'appesantir sur la douleur.
D'ailleurs, le ton oscille entre drame et comédie, cette
dernière tendance finissant par l'emporter, mais pas tout
à fait. L'équilibre entre les deux n'est pas complètement
subtil, on est assez loin du fil de la délicatesse.