Plus ça va mal, et plus
on baise, comme le dit un des personnages du film. Le problème,
c’est qu’à part la déclinaison à
l’infini de cette maxime, l’ensemble est assez creux.
La fantaisie n’explique pas tout, et voir Amalric transformé
en objet sexuel désiré par tous ceux qui le croisent,
c’est la dé crédibilisation assurée. L’ambiance
de fin du monde n’est assurée que par des bouts de ficelle,
particulièrement effilochés dans les scènes tournées
à Toulouse. On a donc beaucoup de mal à croire au contexte
catastrophique, d’autant plus que les personnages n’ont
pas l’air d’y être non plus. Aucune panique, juste
un peu d’agitation et toute leur énergie dévolue
au sexe. Certaines scènes frôlent le ridicule et on pense
au calamiteux film de Houellebecq, la possibilité d’une
île. D’autres, au contraire, ont une poésie indéniable
et il reste le regret que les réalisateurs n’aient pas
creusé cet aspect, la dernière scène à
Paris avec une chanson de Léo Ferré apporte enfin une
certaine émotion.
Tout cela sent le film à la mode, un mélange de fausse
provocation et de tentative ratée de faire passer un message
existentiel, le tout joué par des acteurs qui ne se donnent
qu’à moitié, la nudité ne pouvant pas être
considérée comme une véritable implication.