Anne Le Ny nous
avait émus, puis amusés, ou le contraire, ou bien les
deux à la fois, avec ses deux premiers films, "Ceux
qui restent", et "les
invités de mon père". Avec ce vrai-faux retour
en Bretagne (on se doute bien qu'avec son patronyme, elle est de la
région, mais en réalité, elle n'y a jamais vécu),
elle s'est fourvoyée dans un récit plus alambiqué
qu'étrange, mêlant les morts et les vivants sans grande
finesse. Aucune émotion ne ressort de pot-pourri de légendes
plus ou moins bretonnes sur les revenants, la mort et tout ce qui
s'ensuit. Là où la mise en scène échoue
pour créer un peu de mystère ou tout simplement un peu
d'intérêt autour de la parisienne s'engluant dans ses
souvenirs d'enfance (peu crédibles) et ses errances sur les
choix de vie qu'elle doit opérer (finalement assez prévisibles),
les acteurs ne sauvent pas non plus le film, mal dirigés ou
pas concernés… les deux hommes (Le Bihan et Zaccaï)
semblent attendre quelque chose, ils sont tous les deux sans énergie,
n'incarnant pas leurs personnages. Vanessa Paradis navigue entre deux
options sans jamais vraiment choisir mais sans donner non plus d'ambiguïté
au rôle, la femme sûre d'elle-même ou la paumée
de service encore très juvénile… Pas mal de déceptions
donc, au bout du compte, pour un film très oubliable.
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