La Conspiration du Caire

Tarik Saleh

L'histoire

Adam, simple fils de pêcheur, intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l'Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l'institution meurt soudainement. Adam se retrouve alors, à son insu, au cœur d'une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuse et politique du pays.


Avec

Tawfeek Barhom, Fares Fares, Mohammad Bakri

Sorti

le 26 octobre 2022


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Lutte de pouvoir au masculin

 

Surfant sur la (très bonne) réputation de son film précédent (Le Caire confidentiel), Tarik Saleh récidive dans le genre polar égyptien, c'est à dire polar certes, mais tordu, à la lisière du monde arabe et du monde oriental. Ici, tout est double, à commencer par le père du héros, brave pêcheur, dont on imagine qu'il va refuser que son fils s'en aille étudier à la ville, et qui accepte contre toute attente. Double aussi le monde qui attend le fils du pêcheur : l'austérité très sérieuse de l'université islamique, et la ville grouillante et passablement bordélique. Double encore la parole des uns et des autres, où tout prend un sens caché, où rien n'est dit frontalement, où il faut deviner les intentions sous les mots. Tout cela est très bien articulé, s'appuyant sur un récit à tiroirs, complexe, parfois drôle (disons, légèrement ironique), intelligent, un peu mystérieux pour ceux qui auraient tendance à décrocher. Tout est question de pouvoir, entre ceux qui l'ont, ceux qui souhaitent l'avoir, ceux qui le subissent… et il n'y a aucune femme (ou presque) dans cette histoire. Cela peut devenir lassant, cette course exclusivement masculine pour désigner le grand mufti. Pardon, le grand Imam.

 

Vos commentaires pour ce film

Excellent, subtil et intelligent, un film sur le pouvoir, sur l’humain, sur l’innocence, la peur, les pièges tendus par les puissants et la résilience des petits qui peuvent facilement être écrasés pour raison d’état.
Des illustrations des relations de père à fils, de mentor à disciple, de général à colonel, de l’amitié et de la rivalité, qui nous montrent que la vérité peut être multiple et défendue de différents points de vue.
Très universel, malgré le fait qu’il n’y a que des hommes, dans une université théologique au Caire, comme dans la police et dans l’armée.
Un film à ne pas rater, il fait réfléchir.


Isabelle E-C, le 20 novembre 2022

 

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