Compte tes blessures *

Morgan Simon

L'histoire

Chanteur charismatique d'un groupe de hard rock, Vincent, 24 ans, a déjà tatoué la moitié de son corps. L'arrivée d'une nouvelle femme dans la vie de son père réveille les tensions. Vincent n’entend plus retenir sa colère, ni son désir.

Avec

Kévin Azaïs, Monia Chokri, Nathan Willcocks

Sorti

le 25 janvier 2017


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

J'ai tué mon père

 

Non, ce n'est pas Monia Chokri qui donne cette impression (elle est fort loin de son rôle dans Les amours imaginaires), ou bien juste un peu, mais il y a bien quelque chose qui ressemble à du Xavier Dolan dans ce premier film d'un jeune réalisateur tout droit sorti de la FEMIS. Quelque chose qui n'a pas à voir avec la virtuosité visuelle et sonore du canadien, mais plutôt avec sa façon de traiter la relation humaine, tout sauf une ligne droite. Le film pourrait s'appeler "J'ai tué mon père"… Ça brûle, ça cogne, ça vibre, ça rigole aussi et ça finit par une scène franchement étonnante : ici, aucun déjà-vu dans cette histoire simple et complexe qui réunit un père veuf, son fils adulte et la nouvelle petite amie du père.
Et pourtant… la musique (si on peut dire) est innommable et elle est au centre du récit. Elle pourrait être un repoussoir mais la façon dont les concerts sont filmés montre surtout l'énergie du personnage du fils à ces instants-là, en complet contraste avec l'abattement qui ressort des confrontations avec le père ou avec la douceur et l'évidente complicité qui transpire de la rencontre avec la jeune nouvelle venue dans le microcosme familial. Les dialogues, concis, rares, violents ou faussement insignifiants ne prennent pas plus de place que les échanges de regards, les frôlements de corps, les sourires, les pleurs… cela ressemble à la vie, jusque dans ses outrances, jusque dans ses invraisemblances. Kévin Azaïs fait penser à Duvauchelle, ou bien à Patrick Dewaere tout jeune. Il a un physique faussement passe-partout, il pourrait jouer tout un tas de rôles. Il prend ici une dimension supplémentaire, son personnage en cours de récit s'affranchit d'une domination, mais l'acteur lui, a franchi un palier, il s'est épaissi (moralement), il semble prêt pour une grande carrière. Et Monia Chokri… Oh, Monia Chokri. Dans Les amours imaginaires, elle était très apprêtée, une figure presque irréelle dans l'imaginaire de Dolan, là elle est un véritable personnage, sans chapeau, sans accent, sans couleurs vives, elle fait battre les cœurs sans artifices, avec une belle âme.

 

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