Coco Chanel & Igor Stravinsky *

Jan Kounen

L'histoire

L'histoire de la liaison entre Coco Chanel et Igor Stravinsky.

Avec

Anna Mouglalis, Mads Mikkelsen, Elena Morozova

Sorti

le 30 décembre 2009

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Sans oublier Catherine…

 

Ce film de Jan Kounen reprend le personnage de Coco Chanel là où Anne Fontaine l’avait laissée avec "Coco avant Chanel". Mais ici, il n’est pas question d’une quelconque "biopic", comme on dit maintenant… Le récit se concentre presque exclusivement sur la liaison entre Mademoiselle et le compositeur Igor Stravinsky, à mi-chemin entre réalité et fantasmes. C’est une curieuse confrontation de styles, de façons d’aborder la création artistique. Stravinsky lance à son amante dans un instant de colère, "tu n’es pas une artiste, Coco, tu es une marchande de tissus…"
On ne pourra pas juger la véracité de l’ensemble, par manque de sources fiables, et finalement, là n’est pas l’essentiel. Il y a d’un côté une élégance glacée, une beauté à la voix grave, personnifiée par Anna Mouglalis qui compose une Coco Chanel hautaine, dont on ne voit jamais les sentiments. De l’autre côté du lit ou du piano, il y a la musique de Stravinsky, terriblement en avance pour son époque, souvent incomprise, radicale. Mads Mikkelsen compose un personnage tourmenté malgré son apparence sage derrière ses petites lunettes rondes. Mais le film ne se résume pas à ce duel amoureux, ce contraste de caractères un peu facile. La musique de Stravinsky est passionnée, certes, mais elle répond également à tout un système très codifié qui peut apparaître comme un carcan, et les modèles créés par Coco Chanel privilégient la liberté de mouvement, sa propre vie est un défi aux conventions de l’époque… La relation entre ces deux êtres est donc bien plus complexe qu’elle n’en a l’air.
Et puis, quelque part entre les deux, probablement dans une large proportion imaginé par l’auteur du roman dont est adapté le film, ainsi que par le réalisateur lui-même, il y a le personnage de Catherine, la femme de Stravinsky, ici bouleversante, pas seulement en victime, en femme trompée. Elle apporte une part d’humanité face à l’égocentrisme des deux créateurs, c’est elle finalement qui porte la passion, les sentiments, l’émotion. En n’en faisant pas simplement une femme voulant préserver son couple et son foyer, mais aussi un être plein de doutes, d’interrogations, Jan Kounen ouvre le film et le sauve de la froideur créée par le couple-vedette.

 

 

 

 

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