Le réalisateur d'Ajami
(2020) reprend le même dispositif : un film choral, en forme
de puzzle, joué par des acteurs non professionnels. Et le
résultat est tout aussi bluffant. Passionnant dans ce que
chaque personnage raconte, mais surtout formidablement efficace
pour tout ce qui fait fonctionner le récit. Ajami
était un polar et il fallait s'accrocher pour saisir toutes
les subtilités et recoins de ce qui se passait, ici c'est
un peu plus simple mais il faut à nouveau être très
attentif pour bien comprendre les enjeux et les façons de
faire de chaque personnage pour tenter d'atteindre ses objectifs.
Il est question des relations amoureuses et familiales mais plus
encore des carcans imposés par une société
verrouillée et entretenue telle quelle par tous ses membres.
Une voix s'élève pourtant et s'oppose aux pseudo-évidences,
et heureusement que cette voix s'exprime, sinon tout l'ensemble
serait désespérant et ne ferait qu'établir
un constat sans surprises sur la société israélienne,
sur l'impossibilité pour les Palestiniens d'y avoir une existence
sereine, sur l'enfer politique et familial que vit la jeunesse au
Moyen Orient.
