Les Choses qu’on dit,
les choses qu’on fait **

Emmanuel Mouret

L'histoire

Daphné, enceinte de trois mois, est en vacances à la campagne avec son compagnon François. Il doit s’absenter pour son travail et elle se retrouve seule pour accueillir Maxime, son cousin qu’elle n’avait jamais rencontré. Pendant quatre jours, tandis qu'ils attendent le retour de François, Daphné et Maxime font petit à petit connaissance et se confient des récits de plus en plus intimes sur leurs histoires d'amour présentes et passées...

Avec

Camélia Jordana, Niels Schneider, Vincent Macaigne, Emilie Dequenne, Jenna Thiam, Guillaume Gouix, Julia Piaton, Jean-Baptiste Anoumon

Sorti

le 16 septembre 2020


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Surprises émotionnelles

 

Quand on dit Mouret, on pense à un mélange de Rohmer et de Max Pécas, parfois à Marivaux. On s'attend à voir des jolies personnes débiter quelques fadaises sur l'amour et le désir, mais aussi quelques pensées plus profondes, un soupçon de mélancolie sur un océan de légèreté, et surtout une façon délibérée de jouer un peu faux, comme si Mouret demandait à ses interprètes de ne jamais se laisser emporter par une émotion, par une intention véritablement vécue. Peut-être parce que lui-même, en tant qu'acteur, est d'une fadeur consternante…
Mais ici, pas de Mouret acteur, comme dans Mademoiselle de Joncquières. Des situations parfois amères, comme si l'on se trouvait dans une sorte de vaudeville tragique. Un soin tout particulier apporté à la lumière, c'est une demi-saison en Provence, l'atmosphère y est sereine et tous les flash-back tournés ailleurs semblent influencés par cette douceur. Des dialogues ciselés, un bijou d'écriture… et bien sûr, personne ne parle ainsi dans la vraie vie, personne ne se lance dans de longues phrases si bien construites. Les échanges ont donc un aspect irréel, une certaine préciosité, mais les acteurs ne jouent pas à côté de leurs pompes. Ils vivent leurs intentions, on les sent impliqués et on oublie les comédiens, on ne voit plus que les personnages. Le récit n'est pas une succession de sauts de puce pour aller d'un bon mot à un autre, il ne cherche pas à faire rire, il est (une première pour Mouret ?) sincère, basé sur des doutes, des errances, des choix qu'il faut bien faire malgré tout, mais aussi sur des rencontres fortuites comme il y en a dans les romans d'amour. Il est question de désir, d'attirance, de dissimulation des sentiments, d'amours impossibles, de surprises sentimentales, de révélations plus ou moins conscientes, de renoncements, d'acceptations, de fatalités… C'est beau comme le désespoir, prévisible parfois, doux comme certains instants de bonheur. Les voix ont leur importance, celle de Camélia Jordana est à tomber… Le film peut agacer, mais il peut se révéler extrêmement séduisant si on se laisse porter, et très émouvant au final.

Vos commentaires pour ce film

Une histoire douce de mots et de maux de cœur,
Puissance tranquille des acteurs, des actrices délicates,
Magie sentimentale de beaux appartements, des maisons de campagne, du paysage dans sa lumière automnale,
Un film bavard aux dialogues creux ou sophistiqués mais qui parlent de sentiments sans émotion ni profondeur,
Dans ce chassé-croisé amoureux et complexe, la photographie est élégante, la musique classique répand sa magie.


Dominique P, le 28 septembre 2020

 

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