Mademoiselle de Joncquières

Emmanuel Mouret

L'histoire

Madame de La Pommeraye, jeune veuve retirée du monde, cède à la cour du marquis des Arcis, libertin notoire. Après quelques années d’un bonheur sans faille, elle découvre que le marquis s’est lassé de leur union. Follement amoureuse et terriblement blessée, elle décide de se venger de lui avec la complicité de Mademoiselle de Joncquières et de sa mère...

Avec

Cécile de France, Edouard Baer, Alice Isaaz, Natalia Dontcheva, Laure Calamy

Sorti

le 12 septembre 2018


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Liaisons (pas trop) dangereuses

 

Premier film "en costumes" d'Emmanuel Mouret, mais proches de ses autres œuvres de par ses thèmes abordés, Mademoiselle de Joncquières est une sorte de "liaisons dangereuses" en moins acide, avec mensonges, trahisons, vengeance et musique baroque. Les personnages sont bien connus, un Don Juan romantique, une jeune veuve féministe jusqu'au-boutiste, une vierge (enfin, non, pas vraiment) très jolie et idéaliste, la mère de la pas-vierge qui s'est retrouvée dans un merdier pas possible, parce que fille illégitime et mariée pour de faux (elle cumule !) et enfin une observatrice de tout cela, qui ne se mouille pas mais qui n'en pense pas moins. L'histoire est cousue de fil doré, et tout cela se passe dans des châteaux très bien entretenus mais un peu vides (le budget a été bouffé par les costumes, il ne restait plus rien pour les figurants). Les dialogues sont très, très écrits : ça ressemble à s'y méprendre à du théâtre du dix-septième ou dix-huitième siècles. Edouard Baer ne s'en sort pas trop mal, le phrasé est presque naturel. Cécile de France rame un peu, elle semble s'amuser à faire un peu ronfler ses tirades mais du point de vue de la crédibilité, c'est compliqué. Pour Laure Calamy, c'est encore pire… Alice Isaaz a peu de choses à dire, et c'est tant mieux. D'ailleurs, c'est dans les instants de silence, quand les regards et les hésitations de corps prennent le relais des mots, que le film est le plus intéressant et qu'il commence un peu à ressembler à du cinéma.

 

Vos commentaires pour ce film

Joli au début. L’ennui s’installe un peu ; et puis s’estompe à la mesure d’une intrigue qui devient plus présente, plus troublante.
Edouard Baer est crédible, sans perdre, par petite touches, son humour et son ironie … prédateur ? victime ? cœur pur ?
Cécile de France joue avec nuance. Elle est jolie et cruelle ; ambigüe. Elle est au cœur du scénario. Tout tourne autour de sa folie romantique. Cœur pur ? victime, prédatrice ?
Tout est assez subtil, sous contrôle … mais trop peut-être. La violence du scénario appellerait une violence des attitudes, de la chair, des larmes, des pulsions plus animales … tels qu’on les ressentait dans « les liaisons dangereuses » auxquelles on pense forcément un peu.
Quelques ouvertures aussi sur le contexte social dans lequel s’ébrouent ces amoureux romantiques : la vacuité de la cour, la soumission et la misère du peuple, le statut « marchand » des femmes et en particulier des épouses, …
Du coup, l’impression qu’Emmanuel Mouret n’a pas vraiment choisi entre drame amoureux, comédie un peu ironique, peinture sociale, … Il y a un peu de tout ça. Tranquillement. Trop tranquillement
Au total, plutôt un bon moment avec quelques regrets de ne pas avoir été plus secoué ! il y avait la matière.


Thierry D., le 23 septembre 2018

 

 

Le film se concentre sur les échanges entre les deux principaux personnages, le marquis des Arcis (Edouard Baer) amoureux de Mademoiselle de Joncquières et Madame de La Pommeraye (Cécile De France) manipulatrices implacables, tous deux manient les textes à la perfection, les ripostes prononcées par les personnages s’écoutent avec finesse.
Succession de scènes où décors et costumes ont une place primordiale, les costumes font merveille, les jardins sont taillés, composition d’un bouquet de fleurs, la photographie est un peu plate, la musique appropriée.
Rythme alangui pour ce suspense sentimental cousu de fil blanc auquel il manque du rythme.

Dominique P, le 3 octobre 2018

 

Envoyez votre commentaire