Les Chatouilles

Andréa Bescond, Eric Métayer

L'histoire

Odette a huit ans, elle aime danser et dessiner. Pourquoi se méfierait-elle d’un ami de ses parents qui lui propose de « jouer aux chatouilles » ? Adulte, Odette danse sa colère, libère sa parole et embrasse la vie...

Avec

Andréa Bescond, Karin Viard, Clovis Cornillac, Pierre Deladonchamps, Grégory Montel, Carole Franck, Gringe, Ariane Ascaride, Cyrille Mairesse

Sorti

le 14 novembre 2018


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

D'un spectacle au film…

 

Les Chatouilles, c'est d'abord un spectacle, un monologue autant dansé que joué, où les mots ont une grande force, où la comédie permet à Andréa Bescond de raconter le cauchemar de son enfance, violée régulièrement par un "ami" de la famille. L'auteure, interprète, danseuse et comédienne faisait vivre une multitude de personnages, elle y compris, sur une scène de théâtre. Seul accessoire, une chaise. Aucun décor, un costume unique (Tee-shirt et jean) d'un bout à l'autre de l'heure et demie qui tenait en haleine une salle entière, debout et en larmes au moment du salut.
Les Chatouilles, c'est maintenant un film, qui comme le spectacle est mis en scène par son interprète principale et par Eric Métayer. Personne ne pourra dire que cela n'a pas été voulu par Andréa Bescond. Mais la réception d'un tel film lorsqu'on a déjà vu le spectacle n'a sans doute rien à voir avec une première vision de l'histoire et des différents personnages. Il y a quelques variantes, par exemple le père prenant ici, dans le film, beaucoup plus de place. Mais la structure est semblable, prenant appui sur les séances chez une psychanalyste, un peu dépassée au début… Bien sûr, la différence la plus flagrante tient dans l'interprétation de tous les personnages, au théâtre tous incarnés par Andréa Bescond d'une manière formidable, de la prof de danse à l'accent méridional (ici, Ariane Ascaride, très bien mais du coup sans surprise) à l'épouvantable mère qui cherche à minimiser tout ce qui est arrivé (sur scène, Andréa Bescond parvenait à la rendre drôle malgré l'horreur de ses réactions, dans le film Karin Viard est juste à baffer, peut-être manquant un peu de nuances), en passant par le pote de la cité (là, presque plus crédible au cinéma qu'au théâtre) et le violeur (Deladonchamps à l'écran, parvenant à rendre compte du mélange de douceur et de violence, chapeau l'acteur).
Ceux qui découvriront le film sans être passés par le théâtre seront probablement séduits par cette façon souvent drôle de raconter une histoire sordide, ceux qui ont pu admirer le spectacle sur scène ne pourront que constater la puissance d'évocation d'Andréa Bescond en faisant appel à leur mémoire.

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