Andréa Bescond est autant comédienne que danseuse,
elle est sur scène pendant près d'une heure et demie,
elle raconte sa vie depuis son enfance, et c'est bouleversant.
Elle occupe toute la scène du petit Montparnasse avec ses
mots et ses pas dansés et ce qui pourrait être anecdotique
et simplement amusant (le quotidien d'une jeune fille puis jeune
femme qui fait de sa passion son métier) ou bien sinistre
et grave (des agressions sexuelles répétées
lorsqu'elle était encore une enfant) n'est ni l'un ni l'autre.
L'énergie qu'elle déploie dans les textes et les
interprétations des différents personnages emportent
le spectateur, et avec une absence presque totale de décor
et d'accessoire (une chaise et c'est tout), elle parvient à
faire naître des images fortes, des silhouettes saisissantes
qui reviennent tout au long du spectacle (la mère, la prof
de danse, le pistil,…) ou seulement le temps d'une scène
(le flic dans le commissariat, la danseuse qui joue le désir,…).
C'est formidablement drôle, et ce parfois aux instants les
plus révoltants de son histoire, et c'est aussi très
émouvant, parce qu'elle aime ses personnages, qu'elle les
défend malgré tout le mal que certains ont pu lui
faire.
Bien sûr, ça n'est pas toujours délicat, il
y a quelques clichés (le copain de la cité, la prof
de danse contemporaine) mais ça n'est jamais ennuyeux,
cela semble d'une sincérité absolue. Pendant le
salut, tout le monde est debout, certains ont les larmes aux yeux,
Andréa Bescond est elle aussi visiblement émue.
Jusqu'au
31 mai au petit Montparnasse !
La
bande annonce...