Passionnés des histoires
humaines et citadins dans l'âme, passez votre chemin, ce film
n'est pas pour vous. Mais si vous êtes sensibles au spectacle
de la nature, animaux, arbres, brume, poussières de vie et
autres sujets de contemplation, laissez-vous emporter dans cette
grande beauté. C'est majestueux, poétique, hypnotisant,
privilégiant la lenteur à la vivacité. Avec
la musique de Warren Ellis ou de Dom La Nena et Rosemary Stanley,
on peut atteindre l'extase et on voudrait parfois que le film dure
une journée entière. Vincent Munier a voulu aussi
filmer son père et son fils dans cette nature et leurs regards
éblouis ou leurs échanges pertinents sur ce qui vit,
ce qui s'en va, ce qui reste, apportent parfois un supplément
de sens mais au contraire de
la panthère des neiges, il n'y a pas, ici, d'enjeu,
de récit, de suspense. Les humains sont alors souvent de
trop, répétitifs dans leurs propos, parfois anecdotiques.
Il reste, et c'est l'essentiel, la splendeur des images, qui nous
touchent peut-être encore plus que dans la panthère
des neiges, parce qu'elles montrent une nature qui nous est proche,
presque abordable. Un rêve accessible. Mais pour combien de
temps ?