C'est une version contemporaine
et libertine du célèbre conte. Et bien sûr,
de nos jours, personne ne s'appelle Blanche. La jeune femme, c'est
donc Claire. L'intérêt du personnage est qu'il ne devient
pas la femme de ménage des sept nains, mais l'objet de leur
désir, à la sexualité débridée.
C'est Claire qui mène la danse, elle découvre le plaisir
avec ceux qu'elle choisit et aucun prince ne vient à la fin
pour l'enfermer (pardon, l'épouser). Mais l'actrice ne semble
pas à la hauteur de la proposition (pourtant, dans "Respire",
elle était terrible…), un peu fade, joli visage mais
corps aux mouvements sans grâce (ses danses et façons
de faire l'amour sont au mieux curieuses, en aucun cas sensuelles).
A moins qu'elle ne soit vraiment pas aidée par l'écriture
du personnage, trop "blanche", transparente, sans mystères,
trop pure. Les sept "nains" ne sont pas, ici, de petite
taille, mais on les retrouve tous, ou presque, de Prof à
Timide en passant par Grincheux, Simplet, Joyeux et Atchoum…
Manque Dormeur. Les acteurs s'en donnent à cœur joie
dans des rôles bien marqués, plutôt amusants,
Macaigne en tête. Huppert vient cachetonner en belle-mère
: comment se fait-il qu'une telle actrice soit devenue si prévisible,
si répétitive, avec un tel manque d'imagination ?
Son petit mouvement de lèvre en avant est devenu insupportable,
elle le reproduit dix ou vingt fois par film, pour exprimer…
tout : frustration ou contentement, doute ou assurance, dédain
ou… dédain. En cours de momification, la Huppert.
Le film dans son ensemble n'est pas vraiment désagréable,
malgré une image très froide, trafiquée et
trop sombre. Mais le récit est très schématique,
très structuré, sans vie. Les ambiguïtés
et les mystères s'effritent bien vite, il n'y a aucune peur,
aucun plaisir, juste un peu d'humour parfois, qui vient des sept
hommes. Finalement pas très féministe…