C’est l’histoire d’une
rupture longue et douloureuse, mais racontée comme si c’était
(presque) une comédie. Le point de vue est celui d’une
jeune femme délaissée par à-coups, posant sur
ce qui lui arrive un regard mi-désespéré, mi-ironique,
avec pas mal de dérision. Valérie Donzelli joue le rôle
comme on l’a déjà vu faire, dans "la
reine des pommes" par exemple, un peu décalée,
un peu fantasque, entre détermination et fragilité,
avec une féminité naturelle plutôt séduisante.
Mais le jeune homme qui la quitte est écrit et joué
avec un excès de lâcheté et de goujaterie qui
affaiblit l’ensemble du film. Certaines de ses réactions
ou attitudes sont tellement énormes qu’elles apportent
d’une part un aspect comique (pas involontaire) et d’autre
part décrédibilisent le personnage : ce n’est
pas que chacune de ses scènes sonne faux, au contraire les
répliques et les situations sont vraiment bien vues, mais c’est
l’accumulation qui en devient un peu ridicule, comme un florilège
de crétineries machos.
L’impression finale est étrangement sombre, malgré
l’humour, malgré la blancheur de la neige… les
mois ont défilé et ne sont pas allés jusqu’au
printemps, jusqu’à la (re)-naissance, on quitte la jeune
femme à regret, un peu déçu de ne pas avoir des
raisons d’espérer en un avenir meilleur…