Sur le papier, l'idée
n'est pas mauvaise : confronter avec la réalité les
belles idées d'une poignée de villageois concernant
l'accueil éventuel de migrants, et tenter de montrer que
les "envahisseurs" sont plus civilisés que ceux
"qui sont chez eux". Il y a toute la panoplie des habitants
d'un village français typique dans ce Paimpont de carte postale
: un maire plein de bonnes volontés mais un peu dépassé
par les évènements, une institutrice célibataire
pourvue de toutes les valeurs de solidarité, un couple de
commerçants ouverts mais pas trop quand même, un artisan
plombier raciste et obtus, sa femme qui n'a pas inventé la
poudre mais qui finit par réfléchir… un vrai
catalogue de clichés sur pattes, se faisant la concurrence
pour savoir qui est le plus abruti. C'est parfois (un peu) drôle
mais c'est surtout d'un manque criant de subtilité. Les migrants,
syriens (puisqu'il y a pénurie d'ukrainiens, ah ah, que c'est
fin), sont tout le contraire. Le grand-père est poète,
le père est architecte, la mère est volontaire et
comprend tout, la sœur est médecin, la fille est intelligente,
jolie, et flirte avec un joli garçon du village…
Quelques gags fonctionnent, quelques infimes épisodes du
récit semblent crédibles, mais la majeure partie du
film sombre dans une caricature épaisse, cherchant à
se rattraper avec des séquences "émotion".
Las, c'est une comédie franchouillarde qui malheureusement
risque d'en amuser plus d'un. Avec une base pas si éloignée,
le film Quelques
jours pas plus était un million de fois plus intelligent.