L'avenir

Mia Hansen-Love

L'histoire

Nathalie est professeur de philosophie dans un lycée parisien. Mariée, deux enfants, elle partage sa vie entre sa famille, ses anciens élèves et sa mère, très possessive. Un jour, son mari lui annonce qu’il part vivre avec une autre femme.

Avec

Isabelle Huppert, André Marcon, Roman Kolinka, Edith Scob

Sorti

le 6 avril 2016


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Soupe intello

 

Il y a ceux qui voient le monde comme il va, qui s'étranglent et qui décident, au risque de l'instrumentalisation (comme disent ceux qui réfléchissent plus loin que l'écran), d'en faire une comédie qui pourrait bien servir à quelque chose. Cela donne "Merci patron".
Il y a ceux, pas si éloignés des premiers cités en terme de culture et de milieu social, qui se posent des questions sur le monde comme il va, et qui replongent très vite dans leur nombril, parce qu'au moins, ça, ils connaissent. Cela donne cet Avenir, une exploration assez fouillée d'un personnage qui pourrait être Isabelle Huppert, tant on a l'impression qu'elle ne joue pas. On lui a simplement demandé de venir et d'être elle-même, ce qu'elle fait très bien (au fond, ça n'est pas si facile, d'être soi-même, chapeau alors). C'est une femme qui se pose des questions, sur sa vie et sur celle des autres mais surtout sur la sienne. On suit avec intérêt ses hésitations, ses doutes, ses allers et retours entre Paris et la campagne, entre sa famille et ses amis (enfin, ceux dont on imagine qu'ils pourraient être ses amis), ses soucis de boulot (hum, ça n'a pas l'air trop compliqué, d'être prof de philo dans un lycée où les classes n'ont qu'une petite quinzaine d'élèves et écoutent religieusement en posant parfois une question qui prouve qu'ils comprennent ce dont il s'agit) (mais passons).
Et puis, merde, merde, bordel de merde ! Qu'est-ce que c'est que ces gens qui planent à deux mille, qui n'ont aucune ouverture sur le monde qui les entoure, là-bas, au delà de leur petit cercle d'initiés ayant lu des bouquins dont la quasi totalité de la population ne comprend même pas le titre ? Ils ont le droit d'être intelligents, ils en ont même le devoir, les intellectuels sont indispensables à toute société libre et démocratique, mais qu'ils se sortent de temps à autre le doigt du cul ! Je ne parle pas seulement des personnages décrits, à qui on donnerait bien quelques baffes, tous autant qu'ils sont, je parle (surtout) de cette réalisatrice qui film après film est encensée par la critique parce qu'elle ne fait aucune vague dans l'océan des certitudes culturellement correctes. Il n'y a pas une idée de cinéma, il n'y a aucune surprise, tout est plat, descriptif, redondant, sans rythme, sans contraste, même pas mal joué, juste pas joué.
C'est donc ça, notre élite intellectuelle ? C'est désespérant, c'est nul, c'est assez immonde et représentatif du mépris glacé dans lequel sont tombés un certain nombre d'artistes (?) qui ne prennent plus aucun risque, ni artistique, ni politique. Quand on voit, par exemple, ce qu'est capable de faire Deneuve dans ses choix de films, on se dit qu'on peut, à tout âge, innover, chercher, se tromper, s'investir…

Vos commentaires pour ce film

Je suis sortie en colère de l'avenir. Une banalité déconcertante. Nathalie travaille, Nathalie se promène, Nathalie va voir sa mère, Nathalie reçoit ses enfants à Noël, Nathalie lit, Nathalie se fait larguer, Nathalie nous ennuie !!!!! J'aime bien ton analyse.

Zoé L, le 29 avril 2016

 

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