L’autre côté de l’espoir

Le dernier Kaurismaki remontait à plus de cinq ans (Le Havre). Pour cet autre côté de l'espoir, il a changé de port, nous sommes à Helsinki, mais l'histoire est la même, à quelques variantes près. Il y est question d'un réfugié et de bonnes âmes qui l'aident de diverses manières et de façon inattendue. L'esprit Kaurismaki est toujours là, cette désuétude poussée au maximum, ce refus d'une apparence crédible, un peu de burlesque mais sans rythme, un peu de Tati et ce jusque dans l'absence d'évolution d'un cinéma qui, à force de creuser sa propre identité (si forte soit-elle), finit par tourner en rond et risque de ne plus procurer aucune émotion, aucune surprise.
Bien sûr, l'intention est louable, parler d'un sujet grave et crucial pour l'avenir de nos humanités avec humour et un décalage énorme, totalement assumé. Qu'en reste-t-il au bout du compte, du conte ? quelques anecdotes, quelques scènes de pure comédie… un détachement aussi, qui porte atteinte à l'intention initiale.