Annabelle, c'est la poupée
au visage salement amoché et qui fait peur, dans "Conjuring,
les dossiers Warren". Faire un film entièrement
centré sur elle, c'est un jeu de dupes. Pas vraiment un préquel,
comme on dit, puisque l'histoire qui nous est racontée n'a
aucun lien avec les époux Warren, la poupée a atterri
chez eux bien après les évènements qui l'ont
vue devenir cet épouvantail à ados en quête
de frissons. Et pas vraiment non plus une nouveauté dans
l'univers du film d'épouvante.
Le récit est très, très classique, passe par
des étapes obligées, porté par des personnages
déjà vus cent fois, la jeune femme fragile qui trouve
la force en elle, le mari qui n'y croit pas puis si, le prêtre
un peu exorciste mais pas assez puissant, la voisine qui en a vu
d'autres, sans oublier le bébé innocent (on attend
vainement qu'il se mette à cracher de la fumée et
à éructer des insanités). Deux gros défauts
finissent de plomber l'ensemble : d'une part le mal qui est montré,
sous la forme d'une sorte de diable noir, avec cornes et queue qui
ondule (c'est assez ridicule) et d'autre part la répétition
des effets censés faire peur, oups, la voilà encore
toute seule qui entend un bruit bizarre, et puis la vilaine poupée
a bougé, il va donc se passer quelque chose, d'ailleurs la
musique est là pour vous signaler que c'est le moment d'agripper
le fauteuil ou l'avant-bras de votre voisin(e), et voilà,
bing, une image qui fait peur.
Le pire, c'est que les scénaristes se réservent la
possibilité de faire un Annabelle 2, avec une sombre allusion
pas claire à des infirmières qui auraient recueilli
la poupée et… non, ça suffit, c'est assez, on
n'y reviendra plus. Même pas de cauchemars après. Déception
!