American Honey

Andrea Arnold

L'histoire

Star, 18 ans, croise le chemin de Jake et sa bande. Sillonant le midwest à bord d’un van, ils vivent de vente en porte à porte. En rupture totale avec sa famille, elle s’embarque dans l’aventure. Ce roadtrip, ponctué de rencontres, fêtes et arnaques lui apporte ce qu’elle cherche depuis toujours: la liberté !

Avec

Sasha Lane, Shia LaBeouf, Riley Keough

Sorti

le 8 février 2017


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Very long trip

 

On comprend en le voyant comment le film s'est construit, et c'est un peu gênant : une bande de très jeunes adultes se déplace de ville en ville, dans un minibus : ils sont tous en rupture avec la société, ont lâché leurs études, leurs familles, leurs origines. Ils écoutent de la musique, essentiellement du rap, chahutent entre eux, goûtent à une certaine liberté de mœurs, mais sont régentés d'une main de fer par une à peine plus vieille qu'eux tous, qui les a recrutés pour leur probable bagout (on dirait plutôt tchatche…) et surtout parce qu'ils viennent de nulle part et préfèrent mille fois cette drôle de vie à celle qu'ils ont quittée. Ils ne font pas que la fête dans leur minibus et dans les motels pourris où ils logent, ils tentent de vendre des abonnements à des magazines en faisant du porte à porte, à des personnes qui n'en veulent pas, bien sûr, mais qui doivent être touchés par ce qu'ils racontent, ce qu'ils inventent, un concours du meilleur vendeur qui leur fera gagner un an d'études gratuites, une enfance terrible, des parents disparus et ils n'ont plus que cela pour s'en tirer… Qu'importe, le sujet n'est pas vraiment là, ce n'est pas leur statut de vendeurs émotionnels qui intéresse la réalisatrice, ce sont les relations qui se tissent entre eux, l'esprit de groupe, l'énergie considérable qui transpire de leurs corps, de leurs invectives. Particulièrement de celle que l'on suit d'un bout à l'autre, qui vient d'être recrutée et qui est amoureuse du vendeur le plus expérimenté, protégé de la meneuse (protégé, mais aussi protecteur, amant occasionnel…) Mais les personnages, en dehors de cette énergie très visible, ne sont pas creusés, et du coup ils ont un peu de peine à créer de l'émotion. Le décor, le sujet et le contexte ne sont pas très longs à être plantés, le souci est que rien ne vient véritablement les bouleverser et que le récit finit par se répéter, indéfiniment ou presque (deux heures trois quarts, tout de même !), rythmé par une bande son envahissante et quelques évènements extérieurs qui pourraient donner quelques frayeurs… mais non, la fin vient clore abruptement une histoire qui n'a pas tout à fait commencé, et l'on quitte cet univers singulier, certes, et plutôt bien filmé (caméra au poing, beaucoup de rythme et de ruptures dans les enchainements, utilisation de gros plans intéressante – on retrouve la patte de l'auteure de l'excellent Fish Tank) avec un certain soulagement, car tout cela ne mène nulle part et le chemin paraît bien réduit, entre les villas opulentes et les quartiers pauvres (oui, il n'y a pas qu'en Europe où les différences sociales sont criantes, mais ce n'est pas une découverte). On imagine le tournage presque dans les mêmes conditions que l'existence de ces jeunes (la plupart n'avaient jamais tourné), cela donne pas mal de crédibilité à l'entreprise, mais le spectateur reste le plus souvent au bord de la route.

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