21 nuits avec Pattie *

Arnaud Larrieu, Jean-Marie Larrieu

L'histoire

Au cœur de l’été, Caroline débarque dans un petit village du sud de la France. Elle doit organiser les funérailles de sa mère, qu’elle ne voyait plus guère. Elle est accueillie par Pattie qui aime raconter à qui veut bien l’écouter ses aventures amoureuses avec les hommes du coin. Alors que toute la vallée se prépare pour les fameux bals du 15 août, le corps de la défunte disparait mystérieusement.

Avec

Isabelle Carré, Karin Viard, André Dussollier, Sergi Lopez, Laurent Poitrenaux, Denis Lavant, Philippe Rebbot, Jules Ritmanic, Mathilde Monnier

Sorti

le 25 novembre 2015


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Joyeux labyrinthe

 

Ah, les frères Larrieu, à nouveau, font du cinéma stimulant, drôle, étrange, hors normes. Après leur décevant crime parfait (…), ces quelques nuits avec Pattie sont comme un joyeux labyrinthe spirituel, sexuel, morbide et pourtant très vivant. Le point de vue est celui de Caroline, jouée par Isabelle Carré, très juvénile et pourtant abandonnée par le désir (à moins que ce ne soit elle qui ait laissé son désir sur le bord de sa vie). Elle observe le microcosme dans lequel elle vient de débarquer avec étonnement, sans aucune peur, entre un ravissement humide (si, si…) et un agacement proche du débordement, exactement comme peut l'être le spectateur. Confrontée à un mystère de l'ordre du fantastique, elle cherche à le résoudre, entourée de personnages qui portent eux aussi leur part d'étrangeté, d'ombre et de lumière. Karin Viard refait encore une fois une nymphomane gourmande et distinguée, Dussollier navigue à nouveau entre une noble attitude, retenue et très classe, et le pétage de plombs en direct. Les autres non plus n'ont rien de surprenant dans leur jeu, c'est l'enchaînement des faits qui donne le sel au récit, il y a là quelque chose de psychanalytique, mais pas du tout ennuyeux. C'est plein de trouvailles de mise en scène, d'idées qui font mouche, comme ce personnage joué par Sergi Lopez n'apparaissant que par écran interposé, la présence de l'eau qui agit comme un révélateur, dans le torrent ou dans la piscine, la fête de village dans laquelle on entre par un tunnel humain… tout peut faire double sens, la mort est un passage pour ceux qui partent comme pour ceux qui restent, le désir est une addiction qui remplace le sentiment amoureux ou y conduit, les mots sont libérateurs ou des leurres pour se protéger… Rien n'est tout à fait sérieux, et même Le Clézio peut faire sourire.

Vos commentaires pour ce film

Je suis assez partagée sur ce film, voluptueux et étrange, avec des longueurs, mais qui laisse tout de même un souvenir marquant après l’avoir vu.
Karin Viard est étonnante dans ce rôle plein de spontanéité bavarde et de gourmandise, Isabelle Carré est fraîche en femme mûre.
La Nature est omniprésente, moussue, ou noyée de soleil. On a l’impression tour à tour d’être entré dans une scène de la mythologie peuplée de faunes et de nymphes, dans un bal campagnard, dans un banquet hédoniste avec mets et vins délicats, dans une chambre à coucher ou dans un caveau mortuaire. La vie, la mort et le plaisir se mêlent.
Côté positif c’est étrange, cela parle de jouissance, c’est très bien écrit et dit.
Côté négatif c’est parfois verbeux et un peu longuet.


Isabelle E-C, le 30 novembre 2015


L’histoire peu convaincante se déroule dans la montagne noire entre Aude et Tarn, un moment hors du temps, empreint d’une certaine poésie, la galerie de personnages est cocasse.
Le fantôme de la morte Mathilde Monnier (Zaza) danse en transparence sur l'écran.
Sergi Lopez (Manuel) fait une brève apparition.
André Dussolier (Jean) primé ou pas dandy énigmatique.
Jules Ritmatic (Kamil), l’ado qui semble cacher des secrets.
Laurent Poitrenaux (Pierre) gendarme fin psychologue.
Karin Viard (Pattie) naturelle, décomplexée quadragénaire qui parle de cul avec verdeur.
Isabelle Carré (Caroline) suit un lent cheminement vers la sentimentalité.
Cette comédie parle de plusieurs thèmes : le sexe, la mort, les relations familiales, un film avec des dialogues inhabituels, certains paysages et sous-bois sont beaux.


Dominique P, le 5 décembre 2015

 

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