L’amour est un crime parfait

Jean-Marie Larrieu, Arnaud Larrieu

L'histoire

Professeur de littérature à l’université de Lausanne, Marc a la réputation de collectionner les aventures amoureuses avec ses étudiantes. Quelques jours après la disparition de la plus brillante d’entre elles qui était sa dernière conquête, il rencontre Anna qui cherche à en savoir plus sur sa belle-fille disparue...

Avec

Mathieu Amalric, Karin Viard, Maïwenn, Sara Forestier, Denis Podalydès

Sorti

le 15 janvier 2014


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Promesses déçues de l'imperfection

 

L'enquête, l'histoire, qui est coupable et pourquoi, tout le monde s'en moque un peu… Le charme du film pourrait tenir sur ces drôles de dialogues très écrits qui semblent venir d'une autre époque, ou bien sur ces attirances étranges entre les personnages. Amalric campe un séducteur légèrement rabougri, si peu assuré, et pourtant tellement convoité, par ses étudiantes, par les mères de celles-ci, par sa propre sœur… Cette dernière, plus sorcière que princesse, jouée avec une étrangeté un peu lourde par Karin Viard qu'on a connue plus inspirée, promène une vulgarité feinte qui séduit un autre professeur, de façon pas très plausible. Maïwen a deux expressions, un sourire crispé pour montrer qu'elle est amoureuse, un sourire crispé (presque le même) pour étaler sa mélancolie. C'est incroyable le nombre de fois où l'on peut se dire, quelle grande bouche a-t-elle… pas de charme, pas de présence, pas de vibrations… mais c'est bien elle qui fait fondre le Don Juan. Et puis il y a l'étudiante qui veut elle aussi mettre le professeur séducteur dans son carnet de chasse. On l'a rarement vue aussi repoussante, la pourtant très attirante (en temps normal) Sara Forestier.
Ces relations étranges, absolument le contraire de ce qu'on attend dans un polar classique, et tout à fait en accord avec l'univers très barré des frères Larrieu, devraient en toute logique exciter la curiosité, lever les barrières des conventions, semer le récit de surprises et de contre-pieds, mais au final, l'ensemble ne fonctionne pas. Manque de rythme et d'un minimum de crédibilité ? Présence envahissante de la musique ? Nonchalance affichée vis à vis de l'intrigue ? Qui sait…
Pourtant, le décor montagnard répond admirablement aux lignes épurées de l'école, complètement improbable et pourtant bien réelle (l'école polytechnique de Lausanne). Pourtant le film sort allègrement des chemins formatés des fictions françaises. Pourtant les mots ont comme une saveur inédite et Amalric s'en régale, visiblement. Mais rien n'y fait, ça patauge dans la colle, ça s'enfonce comme une balade dans la poudreuse sans raquettes, ça finit par distiller un ennui poli et distingué.

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