1917 *

Sam Mendes

L'histoire

Pris dans la tourmente de la Première Guerre Mondiale, Schofield et Blake, deux jeunes soldats britanniques, se voient assigner une mission à proprement parler impossible. Porteurs d’un message qui pourrait empêcher une attaque dévastatrice et la mort de centaines de soldats, dont le frère de Blake, ils se lancent dans une véritable course contre la montre, derrière les lignes ennemies.

Avec

George MacKay, Dean-Charles Chapman

Sorti

le 15 janvier 2020

Prouesse technique

 

Ce périple d'un bout à l'autre d'une ligne de front pendant la première guerre est formidablement spectaculaire. Les spécialistes historiens y trouveront certainement tout un tas d'erreurs et d'aberrations, le candide que je suis s'étonnant pour sa part de ces passages assez soudains de paysages ruraux parfaitement préservés à des zones dévastées, étendues de boue et de débris de bois et de métal à perte de vue, ou bien de cette géographie un peu étrange, avec une rivière au milieu de nulle part, avec rapides et chutes d'eau tout droit sortis d'un western, où encore de cette végétation drôlement avancée pour un mois d'avril dans le nord est de la France...
Il n'empêche, le film remplit sa mission, tenir en haleine le spectateur et l'immerger dans son univers, réel ou pas. Pour y parvenir, le réalisateur a fait le choix du plan séquence unique (en réalité, une succession de très longs plans séquences reliés par quelques passages obscurs, comme dans Birdman) et il faut bien dire que c'est assez bluffant. Prouesse technique qui masque un scénario un peu court, diront certains. Effet voyant qui empêche l'immersion complète du spectateur, affirmeront d'autres. Idée osée qui se justifie et pari réussi penseront sans doute la plupart.
Le passage le plus impressionnant, celui de la ville en ruines de nuit éclaboussée de lumière par des fusées éclairantes et par un gigantesque incendie a quelque chose de sublime, et fait un peu penser à l'univers de Full Metal Jacket, abstraction comprise. Cet aspect déconnecté du réel, trop spectaculaire pour être crédible, fait irrésistiblement penser à un jeu vidéo, où les joueurs (pardon, les personnages) ont une mission à accomplir et doivent traverser des épreuves terribles pour y parvenir, faisant se succéder courses effrénées, instants de tension immobiles, accalmies passagères, et toujours avançant, franchissant ponts coupés, tranchées désertes ou bondées comme des quais de métro un jour de grève, murs écroulés, ruines jonchées de cadavres et autres réjouissances plus ou moins attendues.
On en ressort un peu éreinté, partagé entre le plaisir, malgré tout, de s'être laissé emporter, et le léger agacement dû à l'impression d'irréalité et à une trop grande volonté de plaire.

Vos commentaires pour ce film

Non, non et non !
Des louanges de partout mais ce film est vide.
Il n’y a aucun message mais seulement une course en avant digne des films d’action.
La forme l’emporte totalement sur le fond, Sam Mendes veut nous impressionner par le côté technique, mais celui-ci reste bien vain.
L’intrigue est plus qu’improbable. L’ajout du frère est juste là pour faire pleurer dans les chaumières.
Et sinon, tout sonne faux.
Les tranchées sont aussi larges et propres que celles des Sentiers de la gloire, mais la technique a quand même évolué en 45 ans.
Les soldats s’y trouvant sont tellement faux, que l’on a pitié pour ces figurants.
La boue ne se trouve que dehors, sinon tous sont bien propres sur eux.
Ahhhh, il s’est blessé la main avec un fil de fer barbelé, mon dieu !
Ahhhh un rat, ahhh un blessé qui passe, ils sont tout étonnés !
Ah oui aussi, les chevaux ne sont présents qu’en cadavre et entre les 2 fronts. Il n’y en a pas ailleurs (ça c’est plutôt normal dans les tranchées), mais qu’allaient ils faire dans cette galère…
J’arrête sinon je vais m’énerver, tant on est loin de l’horreur profonde qu’a été cette guerre.
Sinon, si vous voulez voir un grand film de guerre, regardez Requiem pour un massacre d’Elles Klimov

kosmo, le 16 janvier 2020

Je suis impressionnée, bouleversée, embarquée et émue.
J’ai participée à la 1ère guerre mondiale, j’ai accompagné 2 jeunes soldats britanniques dans leur mission sur le front.
J’ai ressentie de l’excitation, du découragement, de la peur, du courage, une énorme motivation, de la fierté, de l’horreur, de la tristesse, de la nostalgie et une grosse ration d’humanité, en 2 h représentant 24h dans la vie d’un soldat.
Un grand bon film avec des prouesses techniques qui s’oublient tant il est bien réalisé.

Isabelle E-C, le 20 janvier 2020

C’est très propre la guerre, après 30 mois de combat même les cailloux restent d’un blanc éclatant !
L’acteur principal remplit sa mission, dans un scénario mince, voire creux aux dialogues balourds.
Aucune âme dans ce film, une succession d'événements improbables, la bande son rehausse quelques scènes.

Dominique P, le 23 janvier 2020