Lioret sait raconter des histoires.
Des histoires qui ressemblent à des tragédies (Welcome,
Je
vais bien ne t'en fais pas,…), parfois plus légères
mais portant leur dose de mélancolie (Mademoiselle).
16 ans ne fait pas dans la dentelle, il est inéluctable
comme le destin, c'est une variation sur Roméo et Juliette
avec un fond social important qui n'évite pas les clichés
mais qui semble plutôt crédible. Cela pourrait ressembler
à du Guédiguian, sauf que Lioret ne cherche pas à
démontrer quoi que ce soit, il se contente de dérouler
une histoire de plus en plus tendue au fur et à mesure de
l'avancée du récit. Tous les acteurs (peu connus)
défendent leur personnage avec conviction, il n'y a pas de
"méchants", juste des hommes et des femmes arcboutés
dans leurs modes de pensée façonnés par leur
culture familiale et sociale. On est loin, très loin d'une
espérance possible ou d'un discours moralisateur sur le "vivre
ensemble", c'est l'histoire d'un gâchis humain, où
tout se combine pour produire le pire. L'émotion produite
n'est pas basée sur des facilités, l'année
cinématographique débute avec gravité et dignité.
