Larry Clark explore l'adolescence américaine et de film en film, montre le malaise d'une jeunesse livrée à elle-même, où les parents sont étrangement absents. Dans ce dernier film, il présente une minorité latino au sein d'un ghetto noir de Los Angeles, qui va semer la pagaille dans les collines huppées de Beverly Hills. S'attachant de très près au vécu des comédiens amateurs, qui jouent presque leur propre rôle, et ce faisant, comprimant l'action sur une seule journée en un récit dramatique, il se risque à l'équilibre toujours dangereux fiction-documentaire. La partie fictionnelle est à mon sens plus réussie, les scènes documentaires montrant la maîtrise relative de la pratique du skate étant un peu longues et répétitives, et c'est finalement en dramatisant à l'extrême et en s'écartant du côté informatif que le film prend le plus de force, au risque de la caricature. Cependant, cette puissance entrevue est un peu limitée par le manque de charisme des acteurs, personnages réels, qui perdent leur crédibilité dans la dramatisation. L'équilibre précaire docu-fiction est rompu...