Les films libanais se suivent sur nos écrans mais ne se ressemblent pas. Alors qu’il y a quelques semaines, Caramel ravissait les sens et créait une émotion universelle, cet homme perdu plonge le spectateur dans l’ennui. Image numérique blafarde et sans contrastes, personnages sombres et individualistes -celui joué par Melvil Poupaud est particulièrement antipathique-, histoire en errance sans repères et sans intérêt.
Pourtant, il est à peu près sûr que cette production ravira quelques critiques de journaux dits intellectuels, parce qu’elle correspond à une certaine mode, celle des films glauques : récit sans structure, mystère autour des personnages dont on ne sait presque rien, lumière de cage d’ascenseur, ambiance malsaine, nauséeuse, renforcée par des mouvements de caméra plus fatigants qu’artistiques.