Benacquista a co-signé le scénario de ce film, avec le réalisateur Manuel Pradal. C’est un spécialiste de ce genre d’histoire tordue, où tout le monde ment, pour sauver sa peau ou pour se faire aimer.
Il y a d’habitude dans ses récits une certaine virtuosité (à défaut de finesse) pour embrouiller le lecteur ou le spectateur. Ce “crime” est cousu de fil blanc, tout est balisé, les personnages ont bien peu de latitude pour exprimer des doutes, des zones d’ombre... La mise en scène de Manuel Pradal fait dans la sobriété mais n’apporte aucun intérêt au récit. Pas de rythme, aucune peur, pas même un frémissement, juste une ambiance souvent nocturne assez bien rendue.
Le pire est qu’à la presque toute fin, un événement probablement capital pour insuffler un peu d'ambiguïté dans les relations entre les personnages, est traité avec un amateurisme lamentable, et l’éventuelle ambiguïté est remplacé par un flou grossier, même pas artistique.
Les trois acteurs surnagent et font ce qu’ils peuvent, c’est pour eux qu’on ne quitte pas son fauteuil.