L'amnésie est un sujet de prédilection pour le cinéma. Prétexte à enquête sur soi-même, manipulation souvent jouissive du spectateur, construction en flash-backs... Ici, le point de départ est très classique pour ce genre de film, un journaliste se réveille après ce qui ressemble à une agression, avec un trou de mémoire de soixante jours, et de nombreux et douloureux changements dans sa vie, privée et professionnelle.
Le scénario déroule ensuite la traditionnelle recherche de la vérité, plutôt mollement, avec les fausses pistes attendue, les souvenirs revenant peu à peu.
Francis Girod filme tout cela avec une absence totale de rythme en s'appuyant sur des dialogues très écrits, artificiels, sonnant faux la plupart du temps. On pourrait se croire dans un exercice de style, sorte d'archétype du film sur l'amnésie, mais sans chaleur, sans émotion, sans enjeu. Malgré une narration plutôt claire, on attend que les grosses ficelles se dénouent, dans un ennui grandissant.