Avec une idée de départ aussi classique, un réalisateur américain aurait fait une comédie romantique bien balisée, avec rapprochements, éloignements, et baiser final (voire plus). Mais le film est irlandais, fauché, la guitare du héros est trouée, la jeune femme n’est pas un top model et on a (presque) l’impression d’être dans la vraie vie. La rencontre entre ces deux personnages est assez bien vue, pleine de charme, et s’il y a du romantisme, il y a aussi beaucoup de naturel dans le jeu des deux acteurs.
Malheureusement, il y a aussi la musique. C’est même le fil conducteur du récit. C’est la musique qui les fait se rencontrer, échanger, se parler, se révéler... On peut être sensible ou non aux mélodies, aux deux voix, aux paroles des chansons; là n’est pas le problème. Ce qui devient rapidement lassant, c’est la répétition de ces scènes musicales, et la façon dont elles sont filmées. La caméra tourne autour, sans se poser, sans véritablement savoir où se mettre, on la sent hésiter, un petit coup vers la droite, ou vers la gauche, et qu’est-ce qu’on pourrait faire maintenant, s’éloigner ou se rapprocher... c’est le calvaire du cameraman ! Bien sûr, les regards des deux comédiens sont émouvants, on sent bien qu’il se passe quelque chose entre ces deux-là quand ils jouent leur musique, mais ça ne suffit pas pour emporter le spectateur.