Old joy  *
Keilly Reichardt
sorti en juillet 2007
L’histoire
Deux amis de longue date partent deux jours en forêt.
avec
 
Daniel London
Will Oldham
Quand les deux amis s’enfoncent dans la forêt, on pense au terrifiant Délivrance, où une bande de copains se faisaient attaquer en pleine nature sans qu’on sache pourquoi, mais aussi à Brokeback Mountain, où deux cow-boys contemporains étaient irrésistiblement attirés l’un vers l’autre.
Ici, la nature n’est ni menaçante, ni le berceau d’un amour dévastateur, elle est juste l’occasion de prendre un moment pour soi-même, de faire une pause, d’essayer de comprendre comment on vieillit, pourquoi les amitiés se relâchent, ce que c’est que la tristesse.
C’est une très belle idée de réunir de cette façon deux personnages dont les chemins respectifs se sont séparés, l’un bientôt définitivement adulte puisque marié et futur père, responsable et mélancolique, regardant avec tendresse mais aussi un vague agacement l’éternel adolescent qu’est resté son vieil ami, légèrement égocentrique.
Lorsqu’arrive le générique de fin, une déception peut envahir le spectateur : le sujet de l’amitié qui s’en va, de la vie qui coule en effaçant tout, ce sujet-là n’a pas été traité, ou si peu...
Quelques heures plus tard, ou le lendemain, si l’on y est attentif, les images et les bribes de conversation reviennent en mémoire, le message -s’il y a- de la réalisatrice apparaît peu à peu, tout en douceur, et l’on comprend que les mots étaient superflus. La tristesse qui vous étreint, une “ancienne joie”, est indicible.
Ce n’est pas un film dont la beauté vous cueille sans efforts, mais tout ce qu’il sous-entend peut toucher profondément, trouver un écho à sa propre vie, donner un éclairage nouveau à ses propres regrets.
La tristesse sans en parler
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